Certes, l'Algérie enregistre des success stories. Mais, elles sont loin de garantir que les dizaines de milliards de dollars attendues seront captées annuellement tant la compétition est ardue pour attirer les investissements aussi bien au Maghreb qu'au Moyen-Orient. La rencontre des hommes d'affaires arabes à Alger ouvre l'appétit. Une bonne partie des centaines de milliards de dollars détenus par les pays du Golfe est à placer dans les pays arabes. Explication : la flambée des cours du brut a gonflé considérablement les revenus de ces derniers. Et les pétrodollars s'orientent depuis le 11 septembre vers les pays arabes. Mais, dans ce contexte favorable, l'Algérie peine jusqu'à présent à attirer les capitaux du Golfe. Des marchés beaucoup moins attractifs, tels que ceux du Maroc et du Liban, drainent plus d'investissements arabes. Certes, l'Algérie enregistre des success stories. Mais, elles sont loin de garantir que les dizaines de milliards de dollars attendues seront captées annuellement tant la compétition est ardue pour attirer les investissements aussi bien au Maghreb qu'au Moyen-Orient. Si les perspectives semblent prometteuses pour autant, puisqu'un portefeuille de projets d'investissements arabes d'un montant se situant entre dix et vingt milliards de dollars est annoncé à court et moyen termes, la concrétisation de toutes ces intentions appelle à un meilleur climat d'investissement en Algérie : un processus décisionnel en matière d'autorisations moins lent, un accès beaucoup plus facile au foncier et un système bancaire plus performant. “In fine”, ne nous leurrons pas. L'investissement arabe ne cible pas les secteurs productifs à haute valeur technologique. Il se limite principalement à l'immobilier, le secteur touristique, la téléphonie mobile et les services, d'où l'impératif d'une diversification appelant du pied les entreprises occidentales à transférer leur savoir-faire en contrepartie d'un accès au marché. Premiers investisseurs en Algérie, les pays arabes commencent ainsi à occuper le terrain. La balle reste donc dans le camp de l'Etat. La conjoncture exceptionnelle actuelle invite de ce fait à une indispensable amélioration du climat des affaires pour ne pas rater le rendez-vous de l'investissement direct étranger, aussi bien en termes quantitatifs que qualitatifs. K. R.