Une opération de relogement des dix-huit familles occupant illégalement la première école de filles, l'église et son prolongement, la cours de la mosquée El Atiq et la cantine scolaire a eu lieu jeudi dernier. Ces édifices publics étaient devenus pendant vingt ans des bidonvilles cauchemardesques, véritables pluies béantes et saignantes et qui constituaient une honte pour les habitants d'El Affroun qui assistaient impuissants à l'enlaidissement et à la clochardisation de leur ville sous le laxisme des autorités. En effet, ces bidonvilles insalubres évoluaient de manière anarchique sans aucun respect des normes d'hygiène : ici, une fosse septique, là un égout à ciel ouvert avec des dépotoirs improvisés et créés comme solution de facilité. De véritables douars incontrôlés au cœur même de la ville. Dans le même temps, les ruelles entourant et menant à la mosquée ont été littéralement nettoyées de toutes les baraques de commerces illicites qui les avaient durant une dizaine d'années fermées aux automobilistes, rendant impossible l'acheminement même des morts vers le lieu de prière. Trois familles qui n'étaient pas sur la liste des bénéficiaires de logements ont refusé de quitter les lieux, campant sur leurs positions devant ce qui a été leur habitation depuis quelques années ou quelques mois. On croit savoir que l'une d'entre elles aurait même constitué un avocat. Il y a six mois ces familles avaient été prévenues par le chef de daïra : “ne seront pas relogés ceux qui ont déjà bénéficié d'un logement et qui l'ont rendu, ainsi que les nouveaux installés dans les bidonvilles et venus d'autres wilayas avec l'intention d'obtenir d'office un logement. Il n'y en a pas pour ces gens-là, compte tenu de la crise qui sévit à El Affroun ; qu'ils retournent à leurs habitations d'origine !” Le chef de daïra a assuré que le cas des trois familles allait être réétudié par la commission en vue de trouver une solution. Il a, en outre, fait part de l'après-démolition et recasement : la cantine devrait accueillir un bureau de poste que la population attend avec impatience depuis la décision du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication, Boudjemaâ Haïchour, de doter la ville de deux autres nouveaux bureaux. Le terrain libéré et faisant face à la mosquée devrait devenir un espace vert avec bancs et bassin où les fidèles (âgés notamment) attendraient l'heure de la prière. Une poissonnerie est prévue aux abords du marché. L'école retrouverait, après restauration, sa fonction d'origine. Quant à l'église, elle fera office de musée du moudjahid et de bibliothèque. F. S.