Le Premier ministre britannique Tony Blair est à Lahore, deuxième ville du Pakistan, pour des entretiens avec le président Pervez Musharraf centrés sur la coopération dans la lutte antiterroriste. C'est la troisième qu'il effectue au Pakistan depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et Blair reste d'autant insatisfait des efforts de Musharraf que les réseaux terroristes en activité en Grande-Bretagne sont, selon Scotland Yard, le fait de britanniques d'origine pakistanaise. Un rapport des services britanniques indique qu'Islamabad soutiendrait indirectement le terrorisme. Tony Blair, qui ne veut plus se contenter d'engagements sans lendemains, doit annoncer le doublement de l'aide britannique au Pakistan prévue pour les trois prochaines années, qui passera de 348 millions d'euros à 708 millions d'euros. L'assistance britannique sera cette fois-ci scrupuleusement contrôlée et en grande partie consacrée à la lutte anti-terroriste. Une grande partie de la cagnotte britannique est destinée à l'éducation pour contribuer à réduire l'influence des medersas, ces écoles qui dispensent un enseignement extrémiste et où ont été formatés les islamistes radicaux de la région et même d'ailleurs. Les entretiens de Blair ont également porté sur la situation en Afghanistan où sont engagés quelque 4 500 soldats britanniques et où Musharraf est suspecté de ne pas faire le nécessaire pour nettoyer les zones tribales, ce no mand's land aux frontières de l'Afghanistan et antre d'al Qaïda. Fin octobre, le commandant en chef des forces de l'Otan en Europe s'était ouvertement inquiété de la porosité de la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan, qui permet de lancer des attaques mortelles contre ses troupes stationnées dans l'Afghanistan. D. Bouatta