Devant le tribunal de Aïn El-Turck, les parents des 63 jeunes harragas, qui ont été interceptés au large d'Oran dans la nuit du 11 novembre, attendaient hier, dans le froid, l'arrivée du fourgon cellulaire transportant leurs enfants et proches. Tous sont consternés et choqués par le traitement qui a été réservé à leurs enfants. “Ils ont été traités comme des criminels ! Cinq jours en cellule à la brigade avant d'être transférés à la prison ! Ce ne sont pas des assassins. Jeudi, ils les ont ramenés menottés avec des policiers, des gendarmes tout autour d'eux. “Hargou” parce qu'ils n'ont rien ici, ni travail ni argent”, assène un homme dont le frère de 34 ans est dans le groupe. Après plus d'une heure d'attente à l'extérieur du tribunal, le groupe des parents grossit, ressemblant peu à peu à un rassemblement. Un agent de police s'approche : “Ne restez pas ici ! Ça ne sert à rien, ils vont les ramener demain !” Renseignements pris auprès du tribunal, l'affaire a été reportée à aujourd'hui pour une audience spéciale. F. Boumediene