Bush a été accueilli, hier, en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, par une importante manifestation qui lui a signifié que c'est un hôte impopulaire. Venant du Vietnam, le président américain a atterri dans un aéroport militaire de Jakarta pour s'envoler en hélicoptère vers la ville javanaise de Bogor, à environ 60 kilomètres de la capitale. Des dizaines de milliers d'Indonésiens avaient convergé, depuis le petit matin et même depuis la veille, vers Bogor, avec des banderoles accusant Bush d'avoir “du sang sur les mains”. Les protestataires étaient encadrés par des partis et des organisations islamiques, mais les services de police ont tenu bon avec un dispositif inouï. Les manifestants se sont vus interdire l'accès autour du jardin botanique historique de Bogor où Bush devait dîner avec son homologue indonésien Susilo Bambang Yudhoyono. C'est un centre-ville mort qui a accueilli Bush. La ville était interdite à la circulation automobile, les commerces fermés, y compris les vendeurs ambulants, ainsi que de nombreuses écoles, les transports publics stoppés avant Bogor. La veille, la ville devait être ratissée après des informations de source non précisée selon laquelle un attentat suicide pourrait être perpétré. Les manifestants devaient se masser devant les mosquées et de nombreuses manifestations s'étaient déroulées auparavant dans toute l'Indonésie pour exiger l'annulation de la visite de Bush. Bogor a été choisie, selon un responsable américain, pour minimiser tous les éléments négatifs liés à la sécurité. D. B.