Dans le cadre de son programme de modernisation de ses outils d'intervention, la Sûreté nationale vient de se doter d'une arme paralysante de type pistolet Taser X26 permettant de neutraliser des individus violents, des suspects en fuite ou autres personnes représentant un danger pour autrui, sans leur infliger des blessures graves ou mortelles. “C'est une arme qui ne tue pas, qui ne blesse pas et qui n'a aucune contre-indication même pour la femme enceinte”, explique-t-on à ce niveau. Le pistolet assisté d'une visée laser projette, dans un rayon d'environ 6,50 m, deux dards reliés à des fils électriques qui délivrent une décharge. Pendant quelques secondes, le corps est parcouru de 80 ondes électriques paralysant les muscles. La personne visée reste théoriquement immobilisée, le temps que les policiers l'interpellent. Ce “flingue” du futur est équipé d'une micro-caméra et d'un système d'enregistrement audio qui se déclenchent dès que le pistolet est actionné. Il est, en outre, doté d'une “boîte noire” relevant la date, l'heure et la durée de l'utilisation de la décharge Ce matin, le chef de la division ouest de la Police judiciaire organise, à l'intention des médias, une démonstration sur le terrain de l'utilisation de cette nouvelle arme, dont seront bientôt équipés les groupes opérationnels, surtout ceux spécialisés dans l'interpellation et le flagrant délit. L'arme en question est importée des Etats-Unis, de la société Taser, constructeur quasi exclusif de ce type de matériel. Selon l'argumentaire de vente, ce “flingue” aurait permis, dans les pays où il a été utilisé, de réduire de 67% les blessures aux suspects et de 82% celles des agents de l'ordre. En un laps de temps très court, la DGSN a réalisé la plus grande part de ses objectifs en modernisant, notamment ses laboratoires balistiques, en montant une banque de données ADN, en se dotant d'hélicoptères et de caméras à fibre optique, en modernisant ses plates-formes de télécommunications et en sécurisant ses systèmes d'information. Reste à savoir quelle sera la réaction des citoyens par rapport à cette arme paralysante, dans un contexte d'une hausse du taux de criminalité dans les grandes villes, y compris la capitale. Nissa Hammadi