Des sommes faramineuses devant financer des projets fictifs ont été octroyées à des fellahs grâce à la complicité de certains employés. . Le groupement de la Gendarmerie nationale de Saïda vient de déposer 97 dossiers relatifs à la mauvaise gestion du Programme national du développement agricole (PNDA) au niveau de la justice, après avoir traité 800 dossiers sur 2 300. Les griefs retenus à l'encontre des personnes impliquées sont falsification de documents officiels, escroquerie et dilapidation de deniers publics et de matériel agricole hypothéqué. Les mis en cause seront auditionnés incessamment par le magistrat instructeur pour répondre de ces accusations. L'enquête diligentée par les éléments de la Gendarmerie nationale de Saïda, sur la base d'informations, a permis de lever le voile sur le soutien agricole accordé au fellahs d'une manière illégale, grâce à la complicité des employés de la direction de l'agriculture, de la Caisse de mutualité agricole et de la Banque de développement rural. De source bien informée, l'on apprend que certains agriculteurs opportunistes, profitant de l'absence de contrôle et de suivi des services concernés, ont bénéficié de projets de chambres froides évaluées à 1 milliard 700 millions de centimes l'unité. Il s'est avéré que ces chambres froides n'ont pas été totalement réalisées, ne sont pas du tout exploitées et curieusement implantées dans des sites inhabités et isolés. D'un autre côté, les confiseries et les huileries, dont le montant est évalué à plus de un milliard de centimes l'unité, sont pour la plupart inexistantes, et d'autres inexploitées. Les mêmes anomalies sont constatées concernant le fonçage des puits qui a eu de graves répercutions sur la plantation d'arbres fruitiers et de plantes qui se sont desséchées en l'absence d'eau. D'autres fellahs ont opté pour la facilité en bradant les transformateurs électriques auprès de fournisseurs complices. Enfin, pour ce qui est de l'apiculture, les ruches sont inexistantes et même les zones prévues ne sont pas propices à la survie des essaims. À la lumière de ces données, il a été constaté l'implication des services agricoles, de la Badr, de la CRMA, de fournisseurs, d'entrepreneurs, d'huissiers de justice, de bureaux d'études qui, par leur complicité et leur laxisme, ont causé un préjudice de 17 milliards de centimes au ministère de l'Agriculture, selon la Gendarmerie nationale de Saïda. F. Z.