Aujourd'hui, 93 personnes, impliquées dans des affaires liées à la mauvaise gestion du programme national du développement agricole (PNDA), seront auditionnées par le procureur de la république près le tribunal de Saïda pour falsification de documents officiels, escroquerie et dilapidation de deniers publics et de matériel agricole hypothéqué. L'enquête préliminaire, menée par les éléments de la gendarmerie nationale de Saïda, sur la base d'informations, a permis de lever le voile sur le soutien agricole accordé aux agriculteurs d'une manière illégale, grâce à la complicité des responsables des subdivisions de la direction de l'agriculture, de la Caisse de mutualité agricole, des bureaux d'études, des entrepreneurs, des huissiers de justice et de la banque d'agriculture et de développement rural (Badr). Certains agriculteurs opportunistes, profitant de l'absence de contrôle et de suivi des services concernés, ont bénéficié de projets de chambres froides évaluées à 1 milliard 700 millions de centimes l'unité. Il s'avère que ces chambres, qui n'ont pas été totalement réalisées, ne sont pas du tout exploitées et sont curieusement implantées dans des sites inhabités et isolés. D'un autre côté, les confiseries et les huileries, dont le montant est évalué à plus de 1 milliard de centimes l'unité, sont, pour la plupart, inexploitées ou carrément inexistantes. À noter aussi que les mêmes anomalies sont constatées concernant le fonçage des puits qui a eu de graves répercutions sur la plantation d'arbres fruitiers et de plantes qui se sont desséchés en l'absence d'eau. D'autres fellahs ont opté pour la facilité des transformateurs électriques auprès de fournisseurs complices. Pour ce qui est de l'apiculture, les ruches sont inexistantes et mêmes les zones prévues ne sont pas propices à la survie des essaims. Selon le chef du groupement de la gendarmerie nationale, le préjudice causé par les mis en cause est évalué à plus de 17 milliards de centimes. F. Z.