La clinique de gynécologie-obstétrique du CHU Mustapha-Pacha à Alger a abrité, hier, le premier atelier de perfectionnement en endoscopie chirurgicale. La méthode permet d'introduire un tube (un endoscope) comportant un système optique (une caméra) pour observer les lésions et si besoin d'insérer des instruments chirurgicaux afin d'opérer avec des incisions de taille réduite. Cette manifestation a regroupé de nombreux spécialistes algériens et des experts français de renommée mondiale dont le pionnier de l'endoscopie chirurgicale, le professeur Hubert Manhes. Le chef de service de la clinique gynécologie-obstétrique, le Pr Bouzid Addad. La rencontre a pour objectif de “vulgariser” cette nouvelle technique de chirurgie qui présente de nombreux avantages. Initialement utilisée à des fins diagnostiques, la chirurgie endoscopique permet une prise en charge rapide et une hospitalisation écourtée, donc peu coûteuse. Elle permet de limiter au maximum le choc opératoire, les douleurs physiques et psychologiques, notamment lorsqu'il s'agit d'interventions lourdes comme la chirurgie des cancers. Elle permet également de réduire les transfusions de sang et les douleurs postopératoires. Les cicatrices sont plus petites, ce qui permet aux malades de mieux vivre le traumatisme d'une intervention chirurgicale. Le Pr Addad, qui a introduit cette technique en Algérie en 1998, a formé depuis quelque 150 chirurgiens endoscopiques. Cette technique “mérite d'être maîtrisée par les gynécologues, notamment ceux exerçant dans le secteur public”, ont estimé des intervenants. “L'utilisation de cette technique est recommandée dans plusieurs cas”, a affirmé le docteur Mouloud Zammouchi du CHU de Blida, notamment dans le traitement des hémorragies génitales anormales, de la stérilité, de l'infertilité (avortement répétés), de la ligature des trompes, de l'ablation du stérilet. Selon des spécialistes, la chirurgie endoscopique promet de devenir la pierre angulaire des traitements chirurgicaux du cancer de la femme. Ainsi, fin 2003, une équipe chirurgicale du célèbre institut français Gustave-Rousset (Paris) avait réalisé sous endoscopie une pelvectomie (ablation totale de l'utérus, de la vessie et du rectum) totale d'une patiente souffrant d'un cancer avancé de l'utérus. L'opération fut couronnée de succès. R. Benkaci