Cette nouvelle technique répond au ratio efficacité/coût. «Nous sommes au même niveau que les pays européens en matière de chirurgie laparoscopique», a affirmé, hier, le président de la Société algérienne de chirurgie laparoscopique (Sacl), le Pr. Hirèche. Dans un point de presse, animé en marge du 6e Congrès national de chirurgie laparoscopique, le Pr. Larbi Hirèche a fait savoir que les résultats de l'utilisation de cette nouvelle technique dans la chirurgie en Algérie sont «satisfaisants». «Nous pouvons dire que nous avons fait un bond qualitatif en la matière, et le bilan du parcours accompli jusque-là est très positif», juge-t-il. Pour preuve, dit-il, nous sommes passés de la chirurgie de la vésicule, première opération faite en 1992 à l'hôpital Zmirli à d'autres pathologies comme l'ulcère perforé, l'appendicite, la rate, la surrénale, reflux gastro-oesophagien, et les urgences. Le Pr. Hirèche souhaite que cette chirurgie, pratiquée également en gynécologie et en pédiatrie, s'étende à l'urologie. La chirurgie endoscopique est aujourd'hui assurée par plus de 200 médecins spécialistes à l'échelle nationale dont 150, toutes spécialités confondues, ont été formés par la Sacl. En 2005, il affirme que plus de 20.000 malades ont été opérés par cette technique à travers le territoire national. Cette nouvelle technique présente des avantages multiples, entre autres, la réduction du risque de complications postopératoires ou d'infections. La chirurgie endoscopique, atraumatique, consiste en l'introduction sous anesthésie générale, à travers de fines incisions de 2 mm, d'un instrument de 20 à 30 cm pour explorer la totalité de la cavité abdominale ou de l'organe ciblé. Cette technique facilite de beaucoup le travail du chirurgien en termes de gain de temps, et permet un taux de réussite de près de 100%. Le patient est vite remis sur pied pour reprendre ses activités le plus rapidement possible. Aussi, ajoute le Pr. Hirèche, sur le plan esthétique, le corps du malade reste propre, il n'est défiguré par aucune cicatrice. Sur le plan économique, cette nouvelle technique répond au ratio efficacité/coût, assure le Pr. Hirèche. Le séjour d'hospitalisation ne dépasse pas les 24 heures alors qu'avec l'intervention classique, le malade est contraint à une convalescence de plus d'un mois. Il faut savoir que le coût global d'une intervention chirurgicale endoscopique est estimé à 50.000 dinars. Pour une opération classique, le coût représente pratiquement le double. «C'est donc une technique d'avenir pour les soins médicaux», considère le conférencier. Ainsi, la chirurgie endoscopique est considérée par les spécialistes comme «la chirurgie de l'avenir». Cependant, le Pr. Hirèche déplore le manque de colonnes-vidéo (caméras, insufflateurs...), des moyens et des équipements de base nécessaires à la pratique de cette technique au niveau de nos hôpitaux. «Nous avons formé le personnel médical sur la chirurgie endoscopique mais l'équipement nécessaire pour ce genre d'intervention est carrément inexistant dans certains hôpitaux». A la question de savoir si son association avait déjà sollicité le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière sur cette question, le Pr. Hirèche a souligné que le département de Amar Tou commence à s'intéresser à cette nouvelle technique.