22 000 tonnes de déchets sont générées annuellement en Algérie, dont 50% proviennent des hôpitaux. 330 incinérateurs sont actuellement opérationnels au niveau de nos établissements hospitaliers. C'est dire que les efforts de l'Etat sont bien là, mais restent insuffisants devant une situation de dégradation extrême. D'où la pertinence de recourir aux compétences étrangères, notamment dans un cadre d'une coopération technique dans des domaines aussi pointus que la gestion des déchets hospitaliers (organisation de tri, du circuit de collecte, audit de l'incinérateur, et de la station de traitements des effluents liquides hospitaliers et leur réhabilitation). Dans cette optique, les Belges n'ont pas manqué de mettre la main à la poche en offrant 575 000 euros qui profiteront à l'hôpital Bachir-Mentouri de Kouba, retenu en guise d'opération-pilote. Une convention spécifique a été signée, hier à cet effet, au siège du département de Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et ce, en présence de M. Baudouin Vanderhulst, ambassadeur de Belgique à Alger et de M. Chaouche, directeur de l'hôpital de Kouba. L'ambassadeur est revenu sur les relations qui lient les deux pays et d'insister sur l'évolution de la coopération économique en citant les domaines de la santé et de l'environnement. Un autre montant de 300 000 euros a d'ores et déjà été avancé pour un projet prévu dans l'une des villes de l'Ouest. À noter que l'activité médicale exercée par les établissements de santé génère une quantité considérable de déchets au niveau national qui est de l'ordre de 22 000 tonnes annuellement. Les hôpitaux sont les plus grands pollueurs avec 50% de déchets, ce qui pose de graves problèmes d'hygiène et de santé publique. Ils sont aussi une source de pollution permanente pour l'environnement du fait qu'ils sont contaminés par des souches microbiennes et virales et par des germes pathogènes, et il n'est plus question pour le département de Chérif Rahmani que les déchets hospitaliers soient mélangés aux déchets ménagers. Raison pour laquelle le ministre exige de la rigueur dans l'application du cadre juridique qui régit cette activité, mais aussi de l'excellence dans les nouvelles méthodes adoptées. “Une meilleure maîtrise des questions environnementales dans le fonctionnement des entreprises”, a insisté, hier, en présence du Dr Hans J. Karpe, chef de programme de gestion de l'environnement au niveau de la GTZ (coopération technique allemande). La dépollution industrielle, notamment se pose aujourd'hui pour l'Algérie en termes de mise en place de système de management qui intervient en guise de renforcement du dispositif législatif et institutionnel après le travail colossal mené, en ce sens, par la Direction de l'environnement dirigée par Mlle Boudjemaâ au niveau du ministère. C'est ainsi qu'est né, hier, le premier projet de certification environnementale, selon la norme internationale ISO 14001, fruit d'une collaboration active, selon le ministère, entre le Conservatoire national de la formation à l'environnement et GTZ. Pas moins de six entreprises algériennes ont fait l'objet de cette certification, à savoir le groupe Sim, le laboratoire Vénus, la Nouvelle conserverie algérienne (NCA) de Rouiba, l'Office national de l'assainissement ONA de Baraki, Dérivés Bitumes Algérie DBA et l'Eniem de Tizi Ouzou. Nabila Saïdoun