Les prix du pétrole pourraient baisser entre 70 et 80 dollars le baril. Cette tendance est, selon Chakib Khelil, principalement tributaire des conflits géopolitiques au niveau mondial (la crise de l'Iran), ainsi que de la valeur du dollar américain. Ainsi, le ministre de l'Energie et des Mines, président en exercice de l'OPEP, a clairement signifié que la résolution du conflit de l'Iran et le renforcement de la valeur du billet vert, ne feront que faire baisser d'une manière significative les prix du baril, lui qui avait même prévu un baril, durant cet été, vendu entre 150 et 170 dollars. «Si le dollar se renforce et si la crise avec l'Iran est résolue, la tendance des prix du pétrole devrait aller vers 70-80 dollars», a indiqué hier M. Khelil, en marge d'une conférence sur la 4ème édition de la Semaine de l'énergie en Algérie, tenue à l'hôtel Sheraton d'Alger. Et d'ajouter au passage que le marché énergétique mondial «a dû intégrer déjà l'option qu'il n'y aura pas une attaque contre l'Iran» et ce, précise-t-il, notamment «avec la visite du représentant américain à Genève». «Le dollar peut se renforcer davantage, car la Banque centrale américaine ne peut plus baisser son taux d'intérêt, et, de ce fait, le dollar se renforce», note-t-il. Toutefois, la même source n'a pas écarté de voir une certaine volatilité des prix. En effet, le prix de l'or noir qui a atteint un nouveau record historique le 11 juillet dernier, soit à 147,50 à Londres, a baissé de près de 22 dollars, soit environ 125 dollars, à la fin de ce week-end. Cette tendance (la volatilité), a été justifiée récemment par le ministre, par le fait que le prix du pétrole soit indexé à la hausse ou à la baisse du dollar. «Une baisse de 1% du dollar provoque une hausse de 4 dollars par baril. Dans le cas d'une hausse de 10% du dollar, il y a fort à parier que le prix du baril chutera de 40 dollars», avait-il expliqué. Abordant par ailleurs la prochaine réunion extraordinaire de l'OPEP qui se tiendra dans le courant de la fin de l'année à Oran, le ministre, qui a déploré le manque flagrant d'infrastructures hôtelières de haut standing pouvant abriter ce genre de rencontre, ce qui, par ricochet, explique-t-il, empêche de facto l'Algérie d'organiser des conférences internationales, a minimisé l'ampleur de cette rencontre. «Pourquoi parlez-vous de cette rencontre, alors qu'il y aura une réunion ordinaire en septembre ?» répond-il. Plus de 70 compagnies pré-qualifiées pour l'exploitation et l'exploration de 45 blocs S'agissant par ailleurs des réserves d'hydrocarbures de notre pays, le ministre Khelil a fait savoir que le potentiel de cette énergie «demeure en nette progression ces dernières années». Preuve en est la découverte des nouveaux gisements, ce qui a permis, ajoute-t-il, à l'Algérie de se classer parmi les grands découvreurs d'hydrocarbures dans le monde. «On a fait 15 découvertes à la fin de juillet 2008, 20 en 2007 et 18 en 2006», note-t-il plus loin. Plus optimiste, le ministre, qui a visiblement voulu répondre à ceux qui doutaient du volume des réserves énergétiques algériennes, a précisé que, compte tenu de l'étendue du domaine minier de notre pays (1,5 million de km⊃2;), mais surtout de la sous-exploration du sous-sol, «le grand potentiel de réserves est appelé à être revu à la hausse». Sur ce, estime l'orateur, les opportunités d'investissement dans l'exploration des hydrocarbures sont offertes à la compétition entre les sociétés pré-qualifiées par l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), en vue d'une valorisation optimale du domaine minier algérien. En effet, cet organisme a présenté hier à l'hôtel Sheraton d'Alger les détails de l'appel d'offres à la concurrence nationale et internationale relatif à l'octroi des contrats d'exploration et d'exploitation de 45 blocs, situés dans 16 périmètres en Algérie. Plus de 70 compagnies de plusieurs pays ont été pré-qualifiées à cet appel d'offres en qualité d'opérateur et/ou d'investisseur. La semaine de l'énergie du 15 au 19 novembre 2008 Sur un autre registre, la rencontre d'hier de M. Khelil avec la presse a été l'occasion de mettre à nu les thématiques à débattre ainsi que les objectifs de la quatrième édition de la Semaine de l'énergie en Algérie (SEA-4) qui se tiendra du 15 au 19 novembre 2008 à Alger. «Comme les précédentes éditions, la Semaine de l'énergie constitue un carrefour d'échanges au service du développement économique et du progrès technologique de l'industrie des hydrocarbures et de l'énergie. L'édition 2008 aura lieu à un moment où le secteur de l'énergie et des mines œuvre pour la consolidation institutionnelle d'une bonne gouvernance, notamment pour le nucléaire civil dont la coopération connaît une nouvelle impulsion», a tenu à expliquer M. Khelil. Portant le slogan «le nouveau monde de l'énergie : des défis mais aussi des opportunités», cette manifestation internationale sera articulé autour des événements suivants : la 4ème Exposition internationale sur le pétrole et le gaz (ALOGE 4) du 15 au 19 novembre 2008 et la 6ème Conférence stratégique internationale sur les opportunités d'investissement dans le domaine de l'énergie en Algérie (CSI6) les 16 et 17 novembre 2008. S. B.