M. Michel Mujica, ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela à Alger, a animé hier au siège de l'ambassade une conférence de presse. Durant cette rencontre, qui a porté dans sa grande majorité sur l'élection présidentielle qui aura lieu aujourd'hui, l'ambassadeur est revenu sur les relations algéro-vénézueliennnes, notamment la coopération entre les deux pays. À ce sujet, l'ambassadeur a rappelé qu'un accord a été signé entre l'entreprise pétrolière du Venezuela PDVSA et l'entreprise nationale algérienne Sonatrach. Un accord qui stipule l'union de leurs efforts dans l'exploitation de la matière première et l'échange d'expériences dans le domaine de l'industrie du gaz qui répond aux besoins du projet de la côte périphérique et du grand gazoduc du Sud qui va distribuer le gaz dans toute l'Amérique du Sud. Selon notre interlocuteur, la coopération s'élargira à d'autres domaines, notamment les transports maritime et aérien. D'ailleurs le projet d'ouverture d'une ligne aérienne Alger-Caracas est à l'étude. Son Excellence a déclaré également que le Venezuela est intéressé par la création d'une sorte de coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur et de l'éducation. Au sujet de l'élection présidentielle, M. Michel Mujica a annoncé le premier pronostic de cette campagne électorale. “La plupart des sondages n'annoncent pas moins la possibilité de la réélection de Hugo Chavez avec au moins 58% des suffrages. Elu pour la première fois à la présidence en décembre 1998 avec 56,2% des voix, reconduit en juillet 2000 avec un score de 59,76% sur la base du mandat de six ans instauré par la nouvelle Constitution bolivarienne (elle-même plébiscitée par 71,78% des électeurs en décembre 1999), Hugo Chavez devrait donc remporter à 52 ans la prochaine élection présidentielle”, a estimé l'ambassadeur du Venezuela. Selon notre interlocuteur, Hugo Chavez a maintenu et même accru sa popularité grâce à deux facteurs. D'une part, la hausse du prix du pétrole, qui a relancé la croissance vénézuélienne de 17% en 2004 et de 9% en 2005, et d'autre part, les projets sociaux financés par les rentes pétrolières, dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'habitat, de l'agriculture et de l'alimentation. Il a déclaré également que le président vénézuélien en a retiré une grande audience internationale, entretenue par son hostilité envers le président américain Gorge Bush et par la contagion du mouvement de gauche de l'Amérique latine et cela malgré la tentative du coup d'Etat d'avril 2002 et du référendum révocatoire d'août 2004. Avec cette politique antiaméricaine, le Venezuela estime lancer une nouvelle forme de mondialisation qui sera différente de celle qui est prônée par les pays occidentaux. Par ailleurs, le Venezuela, Cuba, la Bolivie et l'Equateur forment aujourd'hui le front bolivarien antiaméricain. Le gouvernement d'Hugo Chavez a adhéré cette année au Mercosur (marché commun sud-américain qui regroupe aussi le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay). Le Venezuela d'Hugo Chavez devient le promoteur de grandes infrastructures régionales telles que le futur gazoduc sud-américain, destiné à l'approvisionnement énergétique du sous-continent sur un parcours de 8 000 km. Sachant que le Venezuela est le 5e exportateur mondial de brut. Enfin, à la veille de l'élection présidentielle, la campagne électorale s'achève dans un climat plutôt tendu, les accusations échangées entre le chef d'Etat Hugo Chavez et le candidat social démocrate Manuel Rosales ont créé une forme de campagne à l'américaine. Nabila Afroun