Les représentants du gouvernement des Etats-Unis opposés à tout processus démocratiques entrepris en Amérique latine, sont les seuls responsables de la vague de violence qui vient secouer, encore une fois, cette région. C'est dans ce contexte troublé que l'ambassadeur de la république Bolivarienne du Venezuela en Algérie, M. Hector Michel Mujica, a animé, hier, une conférence de presse au siège de l'ambassade. Une conférence à travers laquelle l'ambassadeur a estimé que la crise en Bolivie n'est qu'un complot fomenté par les services de sécurité américains, faisant dans ce contexte un rapprochement avec le coup d'Etat de 1973 contre Salvador Allende au Chili, soutenu par la CIA. Le président vénézuélien, Hugo Chavez, par solidarité avec la Bolivie, a expulsé l'ambassadeur des Etats-Unis et ces derniers ont riposté en renvoyant à leur tour l'ambassadeur du Venezuela à Washington. Aux dires de M. Mujica, c'est le gouvernement de George W. Bush, qui, par son ingérence, a poussé la droite et les oligarchies internes à commettre des actions dangereuses contre la paix et la stabilité des républiques et il est l'unique responsable de l'état de détérioration dans lequel se trouvent les relations du pays avec toute la région latino-américaine et des Caraïbes. Selon lui, l'implication des terroristes et narco-terroristes dans de tels coups de théâtre s'inscrit dans un contexte visant, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, à déstabiliser le gouvernement national et créer les conditions d'une intervention étrangère. C'est dans cet ordre d'idées que le diplomate a évoqué la tentative d'assassinat orchestrée à l'encontre de Hugo Chavez. Les commanditaires, cinq militaires dont deux généraux, un vice-amiral à la retraite, un colonel d'aviation et un commandant de police, ont été placés en détention préventive. Le diplomate a précisé que des enregistrements de conversations téléphoniques attribuées aux accusés et évoquant des attaques contre la résidence présidentielle ou l'avion présidentiel ont même été diffusés par la télévision vénézuélienne. Par conséquent, poursuit-t-il, le gouvernement de la république Bolivarienne du Venezuela a décidé de soumettre toutes relations avec les Etats-Unis à un intense processus d'évaluation, afin de garantir le respect au peuple vénézuélien, au peuple bolivien frère et à l'Amérique du Sud. Il est à signaler que la tournure qu'ont prise les événements en Bolivie, caractérisés notamment par le décès de 18 personnes alors qu'une trentaine d'autres ont été blessés (suite à des affrontements qui auront duré 4 jours), a rendu inévitable la tenue d'une réunion d'urgence de l'Union des nations sud-américaines (Unasur). Sur ce point précis, M. Hector Michel Mujica dira que cette réunion vient confirmer qu'il est possible en Amérique latine de construire une alliance politique. Pour ce qui est de la lutte contre la drogue et pour répondre au gouvernement américain qui a estimé que la Birmanie, la Bolivie et le Venezuela n'avaient pas respecté leurs obligations de combattre le trafic de drogue au cours des 12 derniers mois, le diplomate vénézuélien n'a pas hésité à citer les Etats-Unis comme le pays qui a le plus grand nombre de consommateurs au monde. Mais il est important de signaler, cependant, que "le Venezuela demeure le fournisseur fiable, en matière de pétrole, pour les USA", dira-t-il. Abordant le volet de l'évolution du marché pétrolier, le conférencier estimera que la baisse des cours du brut sur les marchés internationaux, ces dernières semaines, n'inquiète pas le Venezuela, étant donné qu'il fait, depuis l'année passée, beaucoup d'efforts afin de développer le secteur agroalimentaire. Par ailleurs et au plan international, la crise bolivienne a suscité les réactions des uns et des autres. En effet, la plupart des présidents de l'Amérique latine, ainsi que l'ONU, l'Organisation des Etats américains (OEA) et l'Union européenne (UE) ont appelé au respect des institutions en Bolivie.