“Le président Chavez sortira de ces élections, gagnant et avec un bon pourcentage”.C'est-là, la conviction livrée, hier, par l'ambassadeur du Venezuela, en Algérie, M. Michel Mujica, lors d'un point de presse organisé au siège de son ambassade, à propos de l'élection présidentielle qui se tient aujourd'hui au Venezuela. Pour la première fois, depuis l'accession d'Hugo Chavez au pouvoir, en 1999, l'opposition, traditionnellement fragmentée, est parvenue à se ranger derrière un seul nom, Manuel Rosales, qui a les faveurs des Etats-Unis, laquelle ne désespère pas de voir le président Chavez céder son siège de président. Mais, à première vue, le choix de cet homme ne semble pas faire le poids face au charismatique et très populaire président sortant, candidat à sa propre succession. Selon les résultats des différents sondages révélés par l'ambassadeur, même ceux établis par des institutions américaines ou acquises à l'opposition, le président sortant devance, et de loin, son challenger. Si aujourd'hui, la situation est telle que, cette élection semble ne réserver aucune surprise quant à son issue, c'est, selon M. Mujira, grâce à tout ce qui a été accompli depuis l'arrivée de M. Hugo Chavez, au pouvoir. L'élection triomphale d'Hugo Chavez en 1998, l'adoption d'une nouvelle constitution en 1999, donnant naissance à la cinquième république, avaient ainsi donné un nouveau souffle au Venezuela. ce nouveau souffle s'est matérialisé, a ajouté l'ambassadeur, par une considérable diminution du chômage, qui est passé de 20% en 2003 à 9,6 en 2006. Cela s'est aussi traduit par une augmentation du pouvoir d'achat du vénézuélien, qui a vu son salaire minimum, grimper de 36 dollars en 96 à 238 dollars en 2006. La pauvreté extrême qui sévissait au Venezuela a nettement reculée depuis la prise en main des destinées du pays par M. Chavez, a ajouté M. Mujira. L'objectif du président Chavez depuis 1999 est d'essayer de construire un monde multipolaire où la coopération Sud-Sud est primordiale. Résumant l'idéologie promue par le Venezuela, l'ambassadeur dira que c'est “penser la mondialisation autrement. Une mondialisation plus juste et plus sociale”. la politique insufflée par le président Chavez a permis et pour la première fois dans son histoire au Venezuela, de contrôler efficacement sa rente pétrolière. Grâce aux réformes institutionnelles, la fiscalité pétrolière s'élève actuellement à 80%. pour l'année 2005. Le Venezuela a engrangé 86 milliards de dollars de recette pétrolière dont 20 milliards constituent les profits net. Une manne dont 30% sont destinés à des projets sociaux. Depuis l'arrivée de M. Chavez, il y a eu 20 missions sociales (missions bolivariennes) a ajouté l'ambassadeur. Il faut dire que la révolution bolivarienne de Chavez n'est pas faite sans déranger les tenants de l'ordre établi par le modèle néolibéral capitaliste des Etats-Unis, promu non seulement comme le meilleur modèle démocratique mais aussi comme le seul à même de fonctionner. En effet, coup d'Etat avorté, sabotage pétrolier et référendum révocatoire ont été le lot de la mandature du président Chavez. Peine perdue, puisque le Venezuela démontre, activement, le bien fondé de son modèle démocratique et socialiste, qui fonctionne économiquement dans le cadre d'un marché capitaliste mondialisé. Par ailleurs, la politique de Caracas prend la tête d'un mouvement continental dans les domaines économiques, social et culturel contre la domination des Etats-Unis. Preuve en est, l'élection présidentielle en Equateur, qui a donné, selon le conférencier, un sacré coup à l'illusoire zone de libre échange prônée par les Etats-Unis. L'intégration, chère au président Chavez, semble donc se concrétiser en Amérique latine. M. Mujira prendra comme exemple de cette intégration la réalisation d'un gazoduc long de 8 000 km et qui reliera le Venezuela à l'Argentine et la création de la Petrosud. L'intégration, au sein de l'Opep, est aussi un volet très important aux yeux du gouvernement vénézuélien. Toute en se félicitant de la tenue du sommet Amérique latine-Afrique, l'ambassadeur vénézuelien a souligné la nécessité de ce genre de rencontre et de rapprochement entre pays du Sud. Au chapitre des relations avec l'Algérie, M. Mujira a indiqué qu'elles étaient excellentes. A ce titre, il a précisé que des accords entre les deux pays sont en voie de finalisation. Il s'agit d'un accord sur la double imposition, un accord aérien et un autre dans le secteur de l'éducation. L'ambassadeur a annoncé, pour 2007, l'inauguration d'une place Bolivar, à Alger et d'une autre place Emir Abdelkader, à Caracas. Par ailleurs, M. Mujira a indiqué que son pays a envoyé, cette semaine, un don de médicaments pour la RASD et prévoit l'envoi d'une mission médicale pour travailler dans les camps sahraouis. un don de 6 millions de dollars est prévu toujours au profit de la RASD.