À El Tarf, de nombreux entrepreneurs et promoteurs dans le bâtiment ont déjà résilié leurs contrats ou sont sur le point de le faire. L'augmentation des prix des matériaux de construction a fini par irriter les entrepreneurs bénéficiaires des marchés de construction de logements dans la wilaya d'El Tarf. L'inquiétude est aussi grande chez les pères de famille qui ont mobilisé toutes leurs économies pour construire un logement à leurs enfants. Ici, à El Tarf, comme ailleurs, tout le monde se pose la question sur les raisons de ces augmentations en ce moment précis. Les prix affichés par les spéculateurs risquent de compromettre le programme de un million de logements initié par les pouvoirs publics. Cette inflation qui touche la filière des matériaux de construction va, certainement, freiner le rythme de réception des logements et créer des milliers de contentieux entre les futurs bénéficiaires et les promoteurs, obligés à majorer le prix du mètre carré. À El Tarf, de nombreux entrepreneurs et promoteurs dans le bâtiment ont déjà résilié leurs contrats ou sont sur le point de le faire. La cause de cette défection est, de l'avis même de ces entrepreneurs, les hausses répétitives enregistrées au niveau des prix du ciment et du rond à béton. Ce dernier, pour ses différents diamètres, a enregistré une hausse qui se situe entre 450 et 1 000 DA l'unité. Le sable et le gravier de carrière, eux aussi, se sont mis de la partie. Ils sont chèrement payés par les constructeurs aussi bien privés que publics. Leur prix varie d'un spéculateur à un autre. Pour le sable, il est de 9 000 DA, quant au gravier, les transporteurs le refilent entre 11 000 et 13 000 DA, selon le tonnage. Cette situation inattendue a contraint de nombreux entrepreneurs à demander la révision du coût du mètre carré habitable, faute de quoi ils décrocheront. Le moins qu'on puisse dire est que la situation dans le bâtiment est anarchique dans le fond et la forme. Pour la concrétisation du programme de 1 000 logements, les pouvoirs publics sont dans l'obligation de lancer une politique de régulation. L'on note, au passage, qu'à l'origine de cette fièvre sur les matériaux de construction, on cite principalement le net déséquilibre entre l'offre et la demande spectaculaire générée par les mégaprojets lancés par l'Etat dans le logement et les travaux publics. Tahar Boudjemaâ