Le ciment, produit stratégique par excellence en matière de bâtiment, s'est raréfié depuis quelques jours sur le marché, a-t-on appris auprès d'entrepreneurs locaux ayant en charge d'importants projets d'infrastructures publiques. Ces derniers affirment, en effet, que les opérateurs de la wilaya de Relizane n'ont pas eu droit, dimanche dernier, pour la deuxième semaine consécutive,à leurs quotas de ce matériau indispensable, auprès de la cimenterie de Oued Sly (Chlef). Conséquence de cette énième pénurie, les tarifs du sac de ciment ont “pris l'ascenseur”. Ainsi, le sac de ciment dont le prix ne dépassait pas, il y a de cela deux semaines, les 220 DA, se négocie actuellement autour de 350 DA. Les spéculateurs en matériaux de construction se frottent les mains du fait des marges bénéficiaires plus que confortables que cette pénurie leur ménage. Les promoteurs locaux expliquent que le chargement de 20 tonnes qui leur revenait à 84 200 DA, en période normale, leur revient, actuellement, à plus de 140 000 DA, soit une plus-value nette de plus de 60 000 DA, qui va directement dans la poche des “malins ayant leurs entrées au niveau des cimenteries”. Nos interlocuteurs ne voient d'autre issue pour remédier à ces pénuries à répétition que le recours à l'importation de ce produit indispensable pour la concrétisation des projets actuellement en cours. Ils citent, à titre d'exemple, la baisse des prix du rond à béton et surtout sa disponibilité sur le marché depuis que des importateurs ont inondé le marché. Ce produit qui était devenu quasiment introuvable il y a quelques mois est cédé actuellement, tous calibres confondus, 30 000 DA/les 20 tonnes, en moyenne, soit une baisse d'environ 150 DA/le quintal par rapport aux tarifs pratiqués, en temps de crise. “Les devis avec lesquels nous avons acquis nos marchés ne sont pas révisables, soulignent les promoteurs relizanais. Si cette tension sur le ciment persiste, nombre d'entre nous mettront la clé sous le paillasson, avec les inévitables retombées que cela peut engendrer sur le plan social”, indiquent-ils. M. Seghier