Quarante-deux femmes et une trentaine de mineurs, dont une jeune maman de 16 ans avec un bébé d'un mois, ont été placés à Dar Errahma de Misserghine. Le bilan de ces premières opérations de “ramassage” ne reflète pas le nombre exact de SDF que compte la capitale de l'Ouest, car limité à quelques quartiers seulement. Pour ce qui est des alcooliques, ils seront orientés vers le centre de désintoxication de Sidi Chahmi. Cent vingt-huit personnes sans domicile fixe (SDF) ont été conduites à Dar Errahma de Misserghine lors des 16 premières opérations de “ramassage” effectuées par les services sociaux de la ville, en collaboration avec le Croissant-Rouge algérien, la Protection civile et les services de sécurité. La première opération a eu lieu dans la nuit du 8 au 9 novembre dernier. Ce premier bilan concerne le boulevard des Martyrs et celui de Mascara, ainsi que l'esplanade de la gare ferroviaire d'Oran, au plateau Saint-Michel, la rue Tlemcen et l'avenue Loubet, en plein centre-ville. Sur cette liste de sans-abri, on retiendra la présence de 42 femmes et d'une trentaine de mineurs, dont une jeune fille de 16 ans, retrouvée la nuit, un bébé d'un mois entre les bras. Son “compagnon”, le père de l'enfant, à peine plus âgé, jurera aux secouristes que leur couple est légitime et que le contrat de mariage est resté chez lui à Relizane. La jeune maman sera admise à Misserghine. Une trentaine de récidivistes seront également recensés par les services sociaux, un problème non encore résolu malgré la création d'une commission intersectorielle qui devait statuer sur chaque cas de sans-abri après les opérations de “ramassage”. 5 malades mentaux ont également été “sortis” de la rue pour être placés à l'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi. Fatima est l'une des 2 femmes orientées vers l'asile. Les secouristes retrouveront sur elle un peu plus de 28,5 millions de centimes, son trésor ramassé au bout de plusieurs années de mendicité. Cet argent a été récupéré et placé sur réquisition du wali au Trésor public. Selon le Dr Abed Khouidmi, président du Croissant-Rouge algérien, comité d'Oran, 70% de ces sans domicile fixe sont étrangers à la wilaya et rares ceux qui émettent le désir de retrouver leurs familles. Ainsi, sur les 128 sans- abri “ramassés”, 5 seulement ont été accompagnés vers leur wilaya d'origine et pris en charge, ensuite, par le Croissant- rouge local. Ces sorties seront cycliques et interviendront tous les 4 jours pour s'étaler sur la période hivernale. L'autre problème posé est celui des alcooliques de l'avenue Loubet qui seront vraisemblablement orientés vers le centre de désintoxication de Sidi Chahmi. S. O.