Le ministre de l'Intérieur veut évaluer les retards pris dans l'application des programmes gouvernementaux. Malgré des retards constatés dans la mise en œuvre ou la réalisation des chantiers du programme de soutien à la relance économique, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Zerhouni est optimiste. Cela d'autant qu'il connaît les raisons des décalages. La rencontre gouvernement-walis qui s'ouvre, aujourd'hui à Alger, sera l'occasion de faire le point, notamment sur la mise en œuvre des décisions prises lors de la précédente rencontre. “Ce sera l'occasion pour nous de présenter l'état de mise en application et de situer les points de faiblesse que nous avons relevés, notamment dans certaines actions sur lesquelles nous sommes en retard”, a déclaré, hier, M. Zerhouni dans un entretien à l'APS. Cela d'autant plus que “nous nous sommes engagés à ce que l'essentiel de ces mesures soient prises avant septembre 2006 et la quasi-totalité d'entre elles d'ici la fin décembre de l'année en cours”, a-t-il précisé. En plus du “topo” à faire, il s'agit de trouver les défaillances et les solutions pour y remédier, selon le ministre. C'est également l'occasion de “réfléchir sur la meilleure manière de résoudre les principaux problèmes qui se posent à travers le pays et, en particulier, les difficultés que nous pouvons rencontrer dans l'application du Plan de soutien à la croissance économique, en termes d'enveloppe financière et de nombre de projets”, a-t-il indiqué. Les programmes locaux gérés par les APC et les wilayas ont bénéficié de crédits estimés à 3 400 milliards de dinars, a révélé M. Zerhouni qualifiant cela de “pas une petite affaire” vu l'importance de l'enveloppe. Ajouter à cela les programmes des grands projets gérés au niveau central, dont une partie est déjà lancée, a précisé le ministre de l'Intérieur, lesquels vont poser des problèmes. Et de citer l'exemple de la difficulté de l'expropriation et de l'indemnisation des propriétaires des terrains du tracé de l'autoroute Est-Ouest. Cette mission est d'ailleurs dévolue aux walis. Ces problèmes, a-t-il souligné, vont être débattus dans l'atelier consacré à l'autoroute Est-Ouest. Il a relevé par ailleurs une incohérence entre les différents secteurs quant à la revalorisation des zones rurales. Le ministre propose un dispositif de coordination des programmes des différents secteurs pour prendre en charge les besoins en développement des zones rurales. Evoquant le budget de l'Etat, M. Zerhouni a indiqué que le ministre des Finances travaille sur une nouvelle formule et que “l'idée est de parvenir à une nouvelle formule à ce sujet pour se mettre au diapason de la tendance moderne dans l'élaboration des budgets uniques”. Toutefois, la transition de l'ancien au nouveau système sera difficile, a-t-il reconnu. L'année prochaine sera un test de la nouvelle formule. Mais la gestion selon l'ancienne sera maintenue. Sur la mise en œuvre des projets (16 000 inscrits) 872 cas d'appels d'offres infructueux. Un taux inférieur à 10%. 91 opérations non réalisées par manque de bureaux d'études, 36 autres n'ayant pas trouvé les entreprises de réalisation, alors que 270 autres nécessitent une réévaluation, selon son recensement. Ces projets ont besoin de 170 000 ouvriers qualifiés. Ce qui fait défaut actuellement. Le ministre propose aux centres de formation d'orienter les candidats vers les spécialités recherchées. Le ministre de l'Intérieur a déclaré enfin que les locaux de l'opération 100 locaux par commune “destinés aux jeunes diplômés en chômage seront désormais vendus à des professionnels qui en auront besoin pour lancer leurs activités”. Djilali B.