Prenant pour exemple ce qui se passe dans les territoires palestiniens, en Irak et au Liban, le monarque d'Arabie Saoudite, Abdallah, a comparé la situation prévalant dans le monde arabe à un baril de poudre prêt à exploser. Intervenant à l'ouverture du sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe samedi à Riyad, le souverain saoudien a affirmé en s'adressant aux dirigeants des cinq autres membres du CCG : “Notre région arabe est assiégée par nombre de dangers, elle est comme un baril de poudre qui n'attend plus qu'une étincelle pour exploser.” Le roi Abdallah saisira l'occasion pour mettre en garde contre les conséquences, qui découleraient du silence coupable de la communauté internationale devant les injustices que subit quotidiennement le peuple palestinien. Il dénoncera ainsi le fait que les Palestiniens font face à “une horrible (...) occupation” de la part d'Israël tandis que la communauté internationale regarde “comme un spectateur leur sanglante tragédie”. Ne s'arrêtant à ce constat, le monarque d'Arabie Saoudite tirera la sonnette d'alarme au sujet du différend inter-Palestiniens. Revenant sur les divergences opposant le mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas au Hamas du Premier ministre Ismaïl Haniyeh, qui ont entravé les efforts pour mettre en place un gouvernement d'union nationale, il avertira que “le plus dangereux pour la cause palestinienne est le conflit entre ses frères”. Quant à la situation prévalant en Irak, où les violences confessionnelles qui déchirent le pays depuis plusieurs mois, le roi Abdallah regrettera qu'“un frère tue son frère”. Les dirigeants des six monarchies arabes du Golfe ont examiné à Riyad un document omanais sur la situation en Irak, à la lumière du rapport Baker sur ce pays en proie à des violences incessantes. Ces pays, où vit une communauté chiite — majoritaire à Bahreïn et minoritaire dans les autres monarchies —, ne cachent toutefois pas leur inquiétude face à l'influence de l'Iran en Irak. Rappelant la guerre civile qui a secoué le Liban entre 1975 et 1990, il mettra en garde contre un nouveau conflit dans ce pays, si la crise politique persistait. “Au Liban, des nuages noirs menacent l'unité du pays, qui risque de plonger de nouveau dans (...) un conflit opposant les enfants du même pays”, dira-t-il. Partant de ce constat, il appellera les Etats membre du Conseil de coopération du Golfe à “se tenir unis” face à ces problèmes. Emboîtant le pas au roi saoudien, Amnesty International a dénoncé l'impunité “des violations des droits de l'homme croissantes” perpétrées par Israël dans les territoires palestiniens, en prévenant notamment contre les conséquences désastreuses qu'elles peuvent engendrer. Dans une lettre ouverte aux chefs d'Etat de l'Union européenne, à l'issue d'une tournée d'une semaine en Israël et dans les territoires palestiniens, Mme Irène Khan, la secrétaire générale cette organisation non gouvernementale, soulignera : “Nous assistons à une spirale croissante de violations impunies des droits de l'homme, qui sème les germes d'un désastre aux conséquences catastrophiques pour les civils.” K. ABDELKAMEL