Les participants à la journée parlementaire sur “la communication dans le Parlement et la relation du Parlement avec les médias”, organisée hier au Conseil de la nation sur contribution du Pnud, n'ont fait finalement qu'effleurer le sujet sans aborder la véritable problématique de la communication institutionnelle, en général, et parlementaire, en particulier. Les interventions se sont avérées, à quelques nuances près, académiques, bien loin de la réalité du terrain. Les conférenciers ont surtout oublié que les plus grands écueils, sur lesquels bute la communication interne au Parlement et la relation de cette institution avec les médias, se posent en termes de rétention de l'information. Au-delà de la diffusion, régulière certes, des programmes de réunions et de rencontres officielles des parlementaires, les journalistes obtiennent souvent des bribes d'information, sur un événement qui fait pourtant l'actualité, par des canaux souterrains, plus précisément des sources anonymes. Des difficultés de récolte d'informations qui les amènent, parfois, à publier des articles truffés d'erreurs. De nombreux participants à la rencontre ont pourtant jeté la pierre sur les journalistes, auxquels ils ont reproché indirectement le manque de professionnalisme. Le doyen de la faculté des sciences politiques et de l'information, M. Ahmed Hamdi, a estimé nécessaire d'instituer un cinquième pouvoir qui contrôlerait le quatrième, représenté théoriquement par le monde des médias. Sans se focaliser particulièrement sur le cas Algérie, M. Hamdi a accusé les professionnels de la presse de graves dérapages. Mustapha Boudina, sénateur, a regretté que les journalistes, qui couvrent les activités de l'APN et du Conseil de la nation, ne donnent la parole qu'à une poignée de parlementaires et de ministres, alors que “nous avons tous un avis à livrer”. Il a relevé, aussi, un manque de communication flagrant entre les élus nationaux et les élus locaux, d'une part, et les ministres, de l'autre. Il a affirmé que le seul moyen de communication dont disposent les parlementaires est canalisé dans les questions orales. Alors que la programmation de l'interprétation d'un membre du gouvernement n'intervient jamais quand l'objet de la question est au cœur de l'actualité. Bouzid Lazhari, également sénateur, s'est indigné contre la non-exploitation, par les journaux, de la revue mensuelle du Sénat qui déborde, de son avis, d'informations cruciales. Il a omis de préciser, néanmoins, que ce périodique n'est pas systématiquement distribué aux organes de presse, ou du moins à leurs représentants. En faisant valoir son statut antérieur de journaliste, le président de la deuxième Chambre parlementaire a recommandé, dans son allocution d'ouverture des travaux de la journée, “d'analyser la situation et de proposer des formules permettant d'augmenter l'efficacité et l'amélioration des méthodes de communication entre les parties concernées, à savoir le Parlement, les médias et la société”. De son côté, le ministre de la Communication, M. El-Hachemi Djiar, a souligné “l'importance de développer la communication au sein notamment du secteur public et du renforcement de la relation entre le Parlement et les médias, en privilégiant la coopération et la complémentarité”. Souhila H.