La preuve est faite que c'est le tout-sécuritaire qui conditionne, dorénavant, tout scrutin occidental. Les différentes campagnes médiatiques entre les partisans de la paix et les va-t-en guerre ont tourné en faveur des derniers cités. Tel est le constat qui se dégage des élections législatives britanniques qui ont vu, jeudi, Tony Blair obtenir la majorité des communes. Pourtant, tout comme les autres chefs d'Etat et de gouvernement qui se sont alliés aux Etats-Unis pour lancer la guerre contre le régime de Saddam Hussein en mars 2003, Tony Blair s'est retrouvé sur la sellette dans son propre pays face à l'absence d'armes de destruction massive (ADM) en Irak. Leur présence supposée était le principal argument invoqué tant à Washington qu'à Londres pour justifier ce conflit. Le soutien indéfectible apporté par le Premier ministre britannique à son allié américain lui a valu d'être surnommé par la presse britannique «le caniche». Ainsi, après George W.Bush, président des USA, Tony Blair vient de donner encore fois la preuve par l'urne que c'est dorénavant le tout sécuritaire qui déterminera l'issue de tout scrutin occidental. En réélisant respectivement Bush et Blair, les Américains et les Britanniques ont démontré que rien ne les intéresse à part leur confort et leur sécurité. En effet, les médias et les services de renseignement des deux pays ont réussi la gageure de développer au sein de leur population le spectre du terrorisme permanent et que tout ce qui n'est pas des leurs est un potentiel terroriste pouvant nuire à leur vie. Pourtant et en dépit des critiques, sa proximité avec Georges W.Bush n'a pas empêché le parti de Tony Blair de remporter les élections. Par cette façon, Américains et Britanniques ont prouvé au monde leur vision commune du «terrorisme» et qu'ils demeurent deux alliés solides dans la guerre contre le terrorisme. En faisant confiance à Bush et Blair, les Américains et les Britanniques ont tenu à faire savoir au monde que seuls les intéressent leur confort et leur sécurité. Pourtant la grandeur d'une nation ne se mesure pas à l'aune du sang versé mais à celle de la grandeur d'âme de son peuple et de ses dirigeants. Bush-Blair même combat. Vu sous cet angle on ne peut faire de discernement. De ce fait, toute la politique de «paix» prônée par ces deux Etats dans le cadre du Grand Moyen-Orient (GMO) peut être assimilée à un simple ballon de baudruche. Aujourd'hui, il appartient à la communauté internationale et, plus singulièrement à l'ONU, outre respecter par tous la résolution des Nations unies, de faire en sorte de dépasser ces moments cruciaux sans trop de dommages pour la paix dans le monde, otage des va-t-en guerre américains et britanniques pour qui seul l'intérêt matériel prime.