Des suspects de différents horizons (trabendistes, hommes d'affaires, entrepreneurs, etc.), localisés à Berrahal, Kherraza, Annaba-ville et à Besbès, wilaya d'El-Tarf, ont été arrêtés, auditionnés, puis libérés. Depuis l'assassinat du jeune magistrat Nabil Boutarfa, âgé de 35 ans, les enquêteurs en charge de cette affaire, qui ont lancé une course contre la montre pour retrouver les criminels, ont procédé à des interrogatoires de près d'une soixantaine de personnes ayant une relation quelconque avec la victime. En effet, selon des sources proches du dossier, les enquêteurs font état de l'arrestation de plus de cinquante individus, aussi bien au niveau de plusieurs communes de la wilaya d'Annaba et d'El-Tarf, qu'à travers celles de Constantine, d'Oum-El-Bouaghi et d'Aïn M'lila. Ainsi, les investigations entreprises par la brigade de la Gendarmerie nationale d'El-Bouni dans le cadre de cette enquête se poursuivent toujours et ciblent la moindre information susceptible de mener aux assassins. À commencer par celles menées dans les villes d'Oum-El-Bouaghi et Aïn M'lila, véritable carrefour de tous genres de trafics où de nombreux individus, dont les procès ont été traités par ce juge en question, ont été appréhendés et auditionnés. Nos sources signalent que le week-end dernier, plusieurs suspects de différents horizons (trabendistes, hommes d'affaires, entrepreneurs, etc.), localisés à Berrahal, Kherraza, Annaba-ville et à Besbès, wilaya d'El-Tarf, ont été arrêtés, auditionnés, puis libérés. Toujours côté investigations, les enquêteurs ont orienté leurs recherches également à El-Khroub, dans la wilaya de Constantine, où la victime aurait été signalée en visite chez une parente, une journée avant le drame. À ce propos, les enquêteurs qui ont refusé tout commentaire sur les résultats des investigations menées jusqu'ici semblent s'orienter vers une sérieuse piste. “Doucement, mais sûrement. Une chose est sûre, nous nous approchons du but”, tient à rassurer un enquêteur. “L'arrestation des criminels n'est qu'une question de temps”, a lancé un autre gendarme. Le jeune juge Boutarfa Nabil a été retrouvé assassiné dans des conditions mystérieuses, tôt le matin du jeudi 7 décembre dernier avec deux balles de sa propre arme de service, avec les mains ligotées, aux environs de la commune de Chorfa, 30 kilomètres au sud de Annaba. Ses bourreaux ont signé leur acte criminel comme s'ils voulaient adresser un message : une pratique usitée par les terroristes du Groupe islamique armé (GIA). Fils d'un avocat connu à Annaba, le défunt, qui est né et a grandi à la rue Baillard de la cité Auzas de Annaba, occupait depuis trois ans le poste de juge au tribunal correctionnel de Oum-El-Bouaghi. Depuis l'assassinat de ce magistrat à Annaba, les avis divergent d'un observateur à un autre. Les uns parlent de règlement de comptes, d'autres, en revanche, soutiennent que le magistrat a été éliminé parce qu'il était en possession de dossiers sensibles liés à la mafia de la contrebande et du marché de l'informel. B. BADIS