Résumé : Daya trouve la force de se confier à sa grand-mère. Elle espérait obtenir sa bénédiction. Djohar refuse. Elle n'a rien oublié de ce qu'ils ont fait vivre à sa famille. Elle lui conseille de l'oublier. Daya est triste. Sa mère s'inquiète… Daya ne peut suivre le conseil de sa grand-mère. Elle aime Kamel du plus profond de son être. Depuis toujours, elle imagine sa vie avec lui. Comment renoncer à l'amour de sa vie ? Elle ne se fait pas d'illusions. Leur relation ne sera jamais acceptée. Leurs familles ont toutes les raisons de refuser. Comment feront-ils pour s'imposer? Elle l'ignore encore mais ce dont elle est certaine, c'est qu'elle ne renoncera pas à lui. Elle n'en a pas la force. Le fait d'être devant une impasse pèse sur son moral. Elle traîne sa peine durant quelques jours. Le temps que Kamel revienne, son soupire réapparaît. Elle oublie sa peine et ses craintes. Elle ne pense plus à l'avenir. Cette brève séparation a intensifié leur relation. Kamel ne veut plus perdre une seconde. La mort de sa grand-mère lui a ouvert les yeux. Il veut vivre pleinement leur relation. - Je ne veux plus être séparée de toi. Je ne supporte plus de me cacher. Il faut parler à nos familles. - Non, ce n'est pas une bonne idée, réplique Daya. Ma grand-mère est contre et si cela se sait, je peux te jurer qu'ils mettront tout en œuvre, pour nous séparer - Cela n'arrivera jamais !lui promet Kamel. La vie sans toi n'a aucun sens ! - Je suis du même avis que toi, murmure la jeune fille. Mais je t'en prie, gardons notre relation secrète aussi longtemps qu'on le pourra ! Une fois qu'on aura fini nos études, là on pourra les affronter ! S'ils refusent de nous accorder leurs bénédictions, on pourra se passer d'eux ! Je t'en prie, promets-moi de n'en parler à personne ! Kamel la rassure. Il lui promet d'être patient. - Ce sera difficile de taire mon amour pour toi, lui dit- il. J'espère seulement que je tiendrai jusqu'au bout ! La vie reprendra son cours normal. Entre les cours, leurs rendez-vous et les vacances, Daya et Kamel ne voient plus le temps passer. Daya finit ses études la première. Elle n'a pas encore trouvé de travail. Mais elle se sert de tout ce qu'elle a appris, pour se faire de l'argent. Elle brode de jolies robes qu'elle expose au centre culturel du quartier. Des clientes viennent en commander. Daya profite des rares manifestations où il y a une fête, pour exposer ses toilettes. Kamel vient la voir, pour l'encourager. - Et toi, c'est pour bientôt ? lui demande-t-elle. -- Oui, avec un peu de chance, si je réussis à trouver un bureau d'études, je pourrais réaliser tous mes rêves, répond-il. Alors tu habites dans ce quartier ? _Oui…Tu crains que mon oncle ou un membre de sa famille ne te surprenne ici ? - Oui, je ne veux pas te créer de problèmes ! Kamel ne tarde jamais, en sa compagnie. Comme ils se voient quand ils veulent depuis qu'il étudie à Alger, il sort du centre culturel. Il tient à tenir sa promesse. S'ils ont des problèmes maintenant, Daya sera contrainte à rentrer au village et il lui faudra toujours une bonne excuse, pour sortir. Au village, il n'y a pas de centre culturel où exposer. Quant aux clientes, elles seront bien rares vu qu'elles sont rares à sortir. Comme d'habitude, Kamel attend la fin de la manifestation pour rentrer à la cité universitaire. Comme toujours, il garde un œil sur elle. Il ne le lui a jamais dit mais il attend qu'elle soit arrivée devant la cage d'escalier pour rentrer. Les manifestations finissent toujours tard et Kamel craint qu'elle ne croise en chemin des voyous, en sortant. Même s'il meurt d'envie de s'approcher d'elle et de poursuivre leur conversation, il ne le fait pas. Il ne veut pas compromettre leur relation. Daya avance lentement. Les paquets qu'elle porte sont encombrants. Si quelqu'un décide de l'agresser, elle ne pourra pas voir son visage. - Allez, tu es bientôt arrivée ! dit Kamel. Encore une centaine de mètres et te voilà en sécurité ! Ce qu'il a toujours craint, arrive sous ses yeux. Deux jeunes surgissent de nul part et projetant Daya en arrière, l'un d'eux lui arrache son sac à main de l'épaule. Ils partent en courant alors que Daya criait : - Aux voleurs ! Arrêtez-les ! Les rares passants n'osent pas intervenir. Kamel n'hésite pas à faire un croche-pied, au voleur. Ce dernier s'étale sur le trottoir. Kamel prend le sac à main alors que le complice sort un couteau et l'attaque, le blessant à l'avant-bras. Il se serait acharné sur lui si Daya, son oncle Omar et quelques garçons du quartier ne les avaient pas rejoints. Les deux voleurs filent avant leur arrivée. Kamel tend le sac à Daya. Omar le remercie, pour sa bravoure. Quand il aperçoit sa blessure, il s'écrie : - C'est une plaie ouverte, il faut voir un médecin ! Vite, je vous emmène aux urgences ! Kamel voudrait refuser mais il insiste. - C'est la moindre des choses, dit-il. Je prendrais très mal votre refus ! Ils raccompagnent Daya jusqu'à la cage d'escalier avant de se rendre à l'hôpital, le plus proche… A. K. (À suivre)