L'organisation Front Line, de protection des défenseurs des droits humains dans le monde, avec ses différentes branches dans plusieurs pays, est l'une des plus importantes organisations humanitaires soutenant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Front Line a dépêché, vers la fin du premier semestre 2006, une mission d'enquête au Sahara occidental sanctionnée par un rapport exhaustif sur les violations flagrantes perpétrées par l'occupation marocaine dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment la torture, la répression et la persécution des citoyens sahraouis membres des organisations de défense des droits humains, lesquelles organisations, face aux blocages administratifs empêchant leur légalisation, sont accusées, de facto, d'activisme illégal passible de peines d'emprisonnement. Appréhendant la montée de l'activisme des organisations de défense des droits humains, les autorités marocaines ont interdit la création, par les Sahraouis, d'une branche du Forum vérité et justice, en dépit du grand tapage médiatique qu'a suscité ce mécanisme au Maroc, relève le rapport. C'est dans le sillage de ce rapport qu'est intervenue la visite de l'activiste sahraoui Ali Salem Tamek en République d'Irlande qui abrite le siège de Front Line, fondée à Dublin en 2001 avec pour objectif de protéger les défenseurs des droits humains. L'organisation a, depuis, adopté une position qu'elle n'a eu cesse de défendre, position déclinée dans son rapport sanctionnant la mission d'enquête effectuée au Sahara occidental en mai 2006. Front Line plaidait et plaide toujours l'impératif de doter la Minurso de prérogatives incluant la protection des droits humains et que sa fonction doit être prise en charge par une présence du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (OHCHR). “La mission des Nations unies dans le Sahara occidental (Minurso) n'a pas l'autorité pour s'occuper de la situation des droits humains. Et cela représente un sérieux problème, étant donné que les perspectives d'une résolution pacifique de la situation sont inévitablement liées au respect des droits humains”, estime l'organisation. “Il n'est pas possible d'organiser un référendum sans le respect de la liberté d'expression et la liberté d'association”, a relevé l'organisation dans son analyse, avant d'ajouter que “le maintien du cessez-le-feu serait impossible, si le droit de s'engager dans des activités pacifiques continue à être violemment réprimé par les autorités marocaines”. L'organisation a, d'autre part, appelé la représentation de l'Union européenne et les représentants des gouvernements individuels de l'UE à “mettre en application les directives de l'UE sur la protection des défenseurs des droits humains par égard pour les défenseurs des droits humains dans le Sahara occidental”. Outre son fondateur Denis O'brien, président d'un groupe de téléphonie et d'Internet en Irlande, l'organisation Front Line compte parmi ses membres plusieurs personnalités de renom dans le domaine de la défense des droits humains, à l'instar de M. Pierre Sané, ancien secrétaire général d'Amnesty International (1992-2002), et de Michel Forst, directeur des sciences sociales et humaines à l'Unesco, membre du conseil d'administration du Service international des droits de l'homme-Genève. SPS