Ces deux maladies, soit l'incontinence urinaire chez la femme et la “Peyronie” chez l'homme, sont désormais traitables en Algérie. Des spécialistes d'une clinique située à Constantine viennent de lancer avec succès un programme d'intervention. L'incontinence urinaire, qui fait la hantise de millions de femmes et qui n'a jamais été prise en charge par le système de santé en place, est désormais traitée par des spécialistes de la clinique Naoufel de Constantine. C'est une maladie assez fréquente chez la femme et se traduit par une impossibilité constante de retenir ses urines au moindre effort. Une perte de contrôle qui crée un trouble qui va vite devenir gênant par les aspects hygiéniques, psychologiques et sociaux qu'elle engendre. Les causes de l'atteinte sont multiples. Après l'accouchement, 20% des femmes peuvent développer une incontinence permanente. L'obésité et les troubles psychologiques sont, eux, un terrain favorable. Progressivement, le moindre effort peut déclencher cette perte d'urines. À ce sujet, le Dr Guetitcha nous a expliqué que l'intervention chirurgicale concernant cette maladie se déroule généralement sous anesthésie locale. Deux petites incisions sont pratiquées dans la peau de l'abdomen et une incision est pratiquée dans le vagin, juste en dessous de l'urètre. Un passage est donc préparé de chaque côté de l'urètre avant de placer une bandelette en dessous de celui-ci au moyen d'un instrument spécial. La bandelette restera complètement sous tension sous l'urètre, d'où son nom de TVT (tension free vaginal tape). Les spécialistes recourent à une autre technique, la TOT. Dans ce cas, l'intervention est généralement réalisée sous anesthésie générale et où le chirurgien dépose la bandelette sous la partie moyenne de l'urètre. Il convient de signaler que les femmes continuent de souffrir de ce problème en silence, en l'absence quasi totale de toute étude en Algérie. Les spécialistes avancent un chiffre effarant qui dépasse les 5 millions de femmes algériennes atteintes. En France, où les contraintes techniques et culturelles (tabous) sont moindres, elles sont 2 millions de femmes à souffrir d'incontinence urinaire. Par ailleurs, le Dr Guetitcha, urologue-andrologue, vient de réussir, la semaine passée, avec son équipe et toujours à Constantine une première médicale dans le pays. Le traitement de la “Peyronie”, une autre maladie affectant les parties intimes et sujette à tabous, est devenu finalement possible en Algérie. Les urologues de Constantine ont réussi la première intervention chirurgicale du genre en Algérie. Les symptômes de la Peyronie, maladie rare, sont le durcissement pathologique des corps caverneux responsables d'une déviation de la verge en érection. Une pathologie dont le traitement a été le monopole, jusqu'à la semaine dernière, des seuls pays occidentaux. L'intervention consiste, selon le Dr Guetitcha, en l'ablation d'une partie de la plaque avec greffe d'une plaque “SIS”, prélevée d'un animal. Ce spécialiste, qui a déjà assisté et participé à ce genre d'interventions en France, semble optimiste après le succès de la première intervention chirurgicale effectuée dans notre pays. La preuve est qu'une deuxième intervention est programmée durant la semaine en cours. Madani Radia