Le nouveau statut de la police, transmis dernièrement au gouvernement, améliorera les conditions de vie et de travail des policiers auxquels il sera demandé désormais plus d'efforts et de sacrifices. Le directeur général de la Sûreté nationale annonce, en outre, de nouvelles lois qui contraindront les juges à prendre en compte les expertises de la Police scientifique. Le nouveau statut de la police est “prêt à la signature”, a déclaré le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, tard dans la soirée de lundi, à l'occasion de la cérémonie qu'il a organisée à l'Ecole supérieure de Châteauneuf (Alger) pour la célébration de la Journée de la police arabe, en présence du chef de l'Exécutif, du ministre de la Justice, de celui de la Coopération maghrébine, du président et du procureur général de la cour d'Alger et des cadres supérieurs de la police. Un statut à travers lequel il sera demandé, selon lui, “beaucoup plus au policier, en termes de servitude et sacrifice et dans lequel est consacrée la contrepartie du gouvernement en augmentation de salaires et amélioration de la situation familiale”. Ce changement entre dans le cadre, ajoute le DG de la police, de l'amélioration des conditions de vie et de travail des hommes en uniforme bleu, sans donner plus d'explications. Non touchés par la dernière augmentation de salaires (3 000 dinars), les policiers victimes d'un accident de travail redoutent d'être, une nouvelle fois, marginalisés alors que leur état de santé nécessite beaucoup de frais. Mais, ce qui les déprime le plus, c'est de se sentir écartés de ce corps professionnel pour lequel ils ont consenti beaucoup de sacrifices. Annoncée depuis presque une année, aucune date n'a été toutefois avancée pour la signature du statut de la police qui consacrera le détachement de ce secteur de la Fonction publique. Le DG de la Sûreté nationale a annoncé, par ailleurs, la promulgation de lois obligeant les magistrats à prendre en compte les expertises de la Police scientifique. “Nous avons créé cette structure moderne qui est le laboratoire scientifique et technique avec tous les départements, notamment ADN, empreinte digitale, mais jusqu'à présent, la justice n'est pas tenue de tenir compte de ces expertises qui sont fondées scientifiquement. Il faut que des lois viennent consacrer définitivement tout le travail de la Police scientifique. Ces lois en question vont bientôt paraître”, explique-t-il. Sur la question, M. Ali Tounsi ne semble pas en phase avec le ministre de la Justice, M. Tayeb Belaïz, qui, interrogé quelques minutes auparavant sur ces nouvelles lois, a déclaré ne pas être au courant de leur éventuelle promulgation. Toujours au sujet de la modernisation du corps de la police, le DG de la Sûreté nationale précise que l'Algérie est parmi les premiers pays à se doter du système Ibis (analyse des empreintes balistiques), performant pour identifier l'arme qui a servi au crime. Il ajouta que dans trois à quatre ans, l'effectif de la police atteindra les 200 000 policiers. Sollicité pour donner son appréciation sur la lutte contre la criminalité, il s'est contenté de dire : “Allez demander les statistiques et faites votre propre évaluation.” Le directeur général de la police n'a pas souhaité, également, s'exprimer sur la situation sécuritaire à Alger, encore moins commenter l'attentat de la semaine dernière contre le bus de la société américaine BRC. Nissa Hammadi