«Ce serait une grave faute de ne pas investir et participer au développement algérien qualifié, par lui, de success- story». Malgré les appels pressants de l'Elysée, les opérateurs français sont toujours réticents. Cette impression a été, une nouvelle fois, confirmée par le chef de la diplomatie française, M.Phillippe Douste-Blazy. «L'intérêt des entreprises françaises est bien en deçà des potentialités du marché algérien», a estimé le ministre lors du séminaire sur la promotion des investissements français en Algérie, tenu avant-hier, au quai d'Orsay. Le ministre rappelle, également, qu'il avait constaté de visu, cette réalité lors de sa visite qu'il a effectuée les 9 et 10 avril derniers à Alger. «Je me suis rendu compte, à la fois de l'intérêt manifesté par les entreprises françaises pour les potentialités du marché algérien, mais également combien cet intérêt restait en deçà de ces potentialités», atteste le chef de la diplomatie française. La faiblesse des investissements français en Algérie est un secret de polichinelle. Le président de la République avait même fait la remarque récemment, au maire de Marseille en conseillant aux opérateurs français de ne pas trop tarder à investir en Algérie. Il faut reconnaître que le gouvernement français est très conscient de l'importance du marché algérien et veut, à tout prix «gonfler» sa part. Le défilé des ministres français à Alger explique, tant bien que mal, le souci du palais de l'Elysée de la problématique de la faiblesse de ses investissements. En plus des ministres chargés du portefeuille économique, le gouvernement de Villepin met en route même l'option diplomatique pour déboucher le terrain. Preuve en est, ce séminaire organisé par les deux gouvernements vise à secouer, encore une fois, les opérateurs français et les pousser à investir en Algérie. «Le séminaire que nous venons de tenir, s'inscrit dans la continuité des efforts faits par nos deux gouvernements sur cette question essentielle du partenariat franco-algérien», souligne M.Douste-Blazy. Ce dernier est revenu, dans sa communication, avec précision sur la situatio économique de l'Algérie. Voulant convaincre davantage les opérateurs, il a rappelé que «l'Algérie bénéficie, depuis plusieurs années, d'une croissance importante avec un taux de plus de 5%. Cette croissance est portée par une conjoncture favorable sur le marché des hydrocarbures mais également par les effets d'une politique budgétaire expansionniste avec la mise en oeuvre du Plan complémentaire de soutien à la croissance (Pcsc) d'un montant de 120 milliards de dollars sur la période 2005-2009, dans un contexte d'inflation maîtrisée (1,6% en 2005), de dette extérieure réduite (5% du PIB) et de réserves de change s'élevant à plus de 70 milliards de dollars». Ces indices assez positifs quant à la santé économique de l'Algérie procurent une assurance totale pour les investisseurs français. «Le fait que l'Algérie poursuit une croissance économique et sociale exceptionnelle et qu'elle partage les mêmes valeurs démocratiques avec la France, ce serait une grave faute que de ne pas investir et participer au développement algérien qualifié, par lui, de success- story», dit-il avec persistance. Ces efforts s'inscrivent, indique-t-il, «dans la perspective de la mise en oeuvre du partenariat d'exception pensé par les présidents Chirac et Bouteflika à l'occasion de la signature de la Déclaration d'Alger en mars 2003». Par ailleurs, le ministre des Participations et de la Promotion de l'investissement a eu l'occasion de brosser un tableau sur les opportunités d'investissements offertes en Algérie. Avec un portefeuille de plus de 500 entreprises, le ministre est allé faire la promotion auprès des patrons français et les rassurer sur le climat d'affaires en Algérie. Il reste à savoir si ce dernier a réussi à balayer les doutes?