Serge Brammertz, le chef de la commission internationale d'enquête sur le meurtre de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, a fait état, lundi devant le Conseil de sécurité, de progrès dans les investigations sur l'assassinat et ses auteurs présumés. Il a cependant précisé que la commission ainsi que les autorités libanaises jugeaient “que dévoiler au public les informations concernant les suspects et les témoins pourrait (...) être préjudiciable aux futurs procès devant un tribunal”. Dans une présentation de son rapport d'étape de 22 pages, dévoilé la semaine dernière, le magistrat belge a souligné que l'objectif de la commission était de “rassembler les preuves qui seront recevables devant un futur tribunal” international. Le sixième rapport d'étape de la commission a conclu que la Syrie coopérait de manière “globalement satisfaisante” à l'enquête. Rafic Hariri a été tué le 14 février 2005, dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth. L'attaque a fait au total 23 morts. Un rapport d'étape, produit par le prédécesseur de M. Brammertz, l'Allemand Detlev Mehlis, avait mis en cause de hauts responsables de la Syrie qui depuis des décennies agit sur la donne politique du Liban. Damas nie tout lien avec l'assassinat de Rafic Hariri. Le représentant syrien à l'ONU, Bachar Jaâfari, a souligné lundi que le rapport Brammertz “montre clairement que la coopération de la Syrie est satisfaisante et est intervenue dans les délais”.