L'ex-ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, du Parti populaire (PP) et actuellement sénateur, a accusé mercredi dernier le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero de ne pas défendre, comme l'ont fait les précédents gouvernements d'Espagne, la légalité internationale au Sahara occidental. “Tous les gouvernements d'Espagne ont défendu la légalité internationale qui a été définie par les Nations unies, y compris le plan Baker. Cela a été fait par tous les gouvernements mais pas par vous”, a déclaré M. Piqué lors d'une séance plénière au Sénat en présence du ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Dès le début, a-t-il observé, le gouvernement socialiste a “écarté prématurément et sans que l'on sache pourquoi le plan Baker et s'est aligné clairement sur les positions marocaines concernant la question du Sahara occidental”. “Cela a été constaté par tout le monde, y compris les Sahraouis qui ont la perception d'être abandonnés par ce gouvernement”, a-t-il ajouté. M. Piqué a estimé, d'autre part, que les relations d'équilibre de l'Espagne avec les pays du Maghreb ont changé de “façon substantielle”, appelant le gouvernement de son pays à “revenir à la politique traditionnelle de l'Espagne au Maghreb”. Par ailleurs, l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuple d'Afrique (Afaspa) a rappelé au gouvernement français que le “le soutien à la politique expansionniste de l'Etat marocain n'est pas conforme à l'honneur ni à l'intérêt de notre pays et des pays de la région. Elle ne règle en rien la situation politique et économique du Maroc”. Dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères français, Philippe Douste Blazy, l'Afaspa soutient que Paris “doit cesser de faire droit aux exigences marocaines en s'opposant, lors de l'élaboration des résolutions de l'ONU, à toute allusion aux atteintes aux droits humains et en faisant obstacle à la mise en œuvre d'un référendum d'autodétermination libre et démocratique des populations sahraouies”. “Une telle constance en ce domaine conduit à penser que les droits de l'homme et des peuples n'ont pas la même résonance selon l'endroit de la planète où ils sont enfreints”, a déploré la lettre signée de son président de l'association, Jean-Paul Escoffier. R. I./Agences