Abdelaziz Belkhadem est revenu sur l'enquête que mènent les services de sécurité sur les attentats d'Alger en affirmant qu'un réveil et un téléphone portable ont été trouvés dans la carcasse du véhicule qui a explosé devant le Palais du gouvernement. Il a également annoncé que de nouvelles mesures sécuritaires seront prises. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) et également Chef du gouvernement, n'a pas lésiné, jeudi dernier, sur les mots pour qualifier la note de l'ambassade des Etats-Unis à Alger prédisant des attentats terroristes dans la capitale. S'exprimant lors d'un point de presse en marge d'une réunion avec les têtes des listes électorales de son parti pour les législatives du 17 mai prochain, organisée à l'hôtel Riad, M. Belkhadem a qualifié la note de l'ambassade US “soit d'une grossière maladresse ou d'une manipulation”. “Nous n'acceptons pas cette ingérence”, martèle-t-il tout en expliquant que “jamais auparavant, une représentation diplomatique n'a prédit des explosions”. “Cette situation est rejetée et nous avons exprimé cela par la convocation du chargé d'affaires auprès de l'ambassade des Etats-Unis pour lui demander des explications”, note-t-il encore. Relancé par les journalistes présents en grand nombre à la rencontre sur les appréhensions américaines quant à d'éventuels attentats à Alger, lesquelles appréhensions justifieraient leur démarche, le patron du FLN n'a pas usé de détours pour affirmer net que “quels que soient les arguments, ils ne sont pas acceptables !” “Il y a des traditions et des manières diplomatiques en usage”, note-t-il avant de préciser qu'“ils auraient pu communiquer leur informations aux services concernés”. “Mais qu'ils avertissent et qu'ils annoncent des attentats le 14 avril à Alger, ça c'est du jamais vu dans les traditions diplomatiques !” Sollicité à propos des résultats de l'enquête sur l'identité des auteurs du double attentat du 11 avril dernier ayant ciblé, pour rappel, le Palais du gouvernement et un commissariat à Bab Ezzouar, le leader de la formation majoritaire a noté qu'“il y a plusieurs probabilités à l'étude”. Il précisera à ce propos qu'“il y avait dans le véhicule qui a explosé un portable et un réveil”, expliquant que cela veut dire qu'il “se pourrait que la voiture allait exploser et son conducteur dedans, ou alors que le conducteur allait descendre de sa voiture, ce qui veut dire en l'occurrence et dans ce cas de figure que ce n'est pas un attentat suicide !” Toujours est-il, “l'enquête n'a pas livré toutes ses conclusions et plusieurs possibilités sont à l'examen”, souligne le secrétaire général du FLN. Comment l'attentat contre le Palais du gouvernement a-t-il été possible ? À cette question, Belkhadem répondra qu'“il y a eu un relâchemement sécuritaire à un moment donné compte tenu de l'amélioration de la situation sécuritaire et les voitures passent tous les jours par le Palais du gouvernement”. Il annoncera dans la foulée que “des mesures sécuritaires seront prises”. Aussi, et s'agissant de la réconciliation nationale, l'intervenant expliquera aux journalistes qu'elle “n'a pas échoué” suite au double attentat et qu'elle “se poursuivra”. Son argument est que “la réconciliation nationale est une conviction, ce n'est pas un vêtement qu'on met le matin et qu'on enlève le soir”. Pour mieux étayer ses dires, l'intervenant indiquera que “le peuple est uni autour de la réconciliation, preuve en est les manifestations populaires organisées suite aux attentats terroristes”. Quid des élections législatives ? À ce sujet, Belkhadem affirmera que “les bases de données ainsi que la mémoire ne sont pas affectées”, concluant ainsi que les doubles attentats n'auront pas d'incidence sur le scrutin législatif. NADIA MELLAL