Las d'attendre depuis des années, les souscripteurs du programme AADL 2001 se sont organisés en comité pour faire aboutir leur cause et dénoncer les retards considérables qu'accusent les chantiers d'Oran. La nouvelle de la probable remise des clés à des souscripteurs de logements AADL du programme 2001, dont la réalisation a été attribuée à Cosider, a vite fait, hier matin, de rameuter des dizaines de souscripteurs qui se sont retrouvés, soit devant le chantier situé à l'Usto, soit devant le siège régional de l'AADL. Finalement, il n'en était rien, une ultime déception teintée de colère devant cet énième report, alors que les souscripteurs attendent depuis 2001 de pouvoir prendre possession de leurs logements. Il faut dire que ce programme de logements, 937 en tout, avait été attribué à la société Cosider, dont les travaux ont connu énormément de retard, puisqu'aucun de ces logements n'a encore été achevé. Le tout nouveau directeur de l'agence régionale AADL d'Oran, en place depuis un mois à peine, se retrouve à devoir gérer une situation de crise. Les souscripteurs, organisés au sein d'un comité qui s'est réuni à maintes reprises, interpellent ainsi les pouvoirs publics, notamment le ministre de l'Habitat, sur le retard catastrophique enregistré par Cosider dans la réalisation de leurs logements. “Aujourd'hui, il n'était pas question de remettre les clés pour que les souscripteurs occupent leurs logement, il s'agissait du lancement de la procédure administrative, de l'établissement des actes etc., après ce sera la remise des clés qui devrait se faire très prochainement…”, nous explique le directeur de l'AADL, avant de poursuivre : “Le problème est dû au retard pris par Cosider, il y a eu la résiliation de 556 logements sur les 937 que devait réaliser Cosider. Il ne lui reste que 381 logements, dont les 257 que nous avons décidé de livrer dans les semaines à venir.” Une livraison partielle pour calmer les esprits et faire patienter encore les autres souscripteurs inscrits au programme de Cosider. Par ailleurs, les représentants du comité que nous avons rencontrés sur place, en plus de l'attente qui perdure depuis 5 ans, beaucoup se disent extrêmement déçus par la qualité de réalisation des logements. “Des réserves ont été émises et doivent être prises en charge par la société de réalisation”, nous explique un souscripteur. D'autres redoutent encore un report qui pourra prendre des mois puisque, nous disent-ils, “la Sonelgaz n'a pas encore procédé au branchement, les ascenseurs ne fonctionnent pas et le kit chauffe-eau, robinetterie etc. ne nous ont pas encore été donnés”. En effet, comme nous le confirme le directeur de l'AADL, en raison des nombreux vols qui “surviennent dans le chantier, les chauffe-eau, les robinets d'arrêt n'ont pas été installés dans les appartements. Pour la Sonelgaz, le regroupement des compteurs a été fait et le branchement va se faire très prochainement”. L'autre inquiétude des souscripteurs est le problème de sécurité puisque sur le chantier des 381 logements, 257 vont être livrés au milieu d'un chantier qui fonctionne toujours. Là aussi, notre interlocuteur nous explique que les blocs qui vont être livrés, probablement au courant de janvier 2007, sont isolés du reste du chantier : “Une barrière sera dressée pour les séparer du chantier afin qu'il n'y ait pas de problème de sécurité.” Mais pour tous les souscripteurs que nous avons rencontrés, le scepticisme demeure plus que jamais, car jusqu'ici ils ont adressé des requêtes au ministre de l'Habitat et envisagent, dans le cas où le problème perdurait, de s'adresser directement au chef de l'Etat. F. BOUMEDIÈNE