Beaucoup d'insuffisances sont constatées dans l'ancrage institutionnel du Fonds de garantie aux crédits des PME/PMI (Fgar) par rapport à l'environnement socioéconomique et au secteur financier. Les responsables de ce fonds s'attellent encore à assurer davantage de sensibilisation et de communication autour de ce dispositif encore nouveau en Algérie. Résultat des courses : pas beaucoup de garanties ont été accordées aux PME/PMI. Seules 145 entreprises qui ont créées près de 6 500 postes d'emploi ont, en effet, bénéficié du soutien du Fgar depuis sa création il y a trois ans. Il s'agit en fait de placer cet organisme en tant qu'intermédiaire entre les promoteurs et les banques. Son rôle est de faciliter le financement de la PME/PMI. Pour cela, il doit trouver sa place dans l'environnement économique afin d'accomplir sa mission d'accompagner les entreprises en leur octroyant des garanties supplémentaires exigées par les banques. Les établissements financiers commencent à prendre en compte ce mécanisme et l'insèrent progressivement dans leurs études et demandes de garanties. Il faut savoir que sur la scène internationale, la garantie financière est un outil privilégié des banques. En cas de sinistre, le fonds indemnise rapidement la banque jusqu'à hauteur de 40% dans un premier temps, en attendant la réalisation des sûretés. La direction générale du Fgar travaille en collaboration avec les banques pour réduire au maximum la durée d'étude des dossiers à la fois de demandes de crédits et de crédits. Au sein du Fgar qui a bénéficié d'une dotation de plus de 1 milliard de DA, le traitement du dossier n'excède pas un mois. Il est prévu également une dotation supplémentaire liée au programme Meda d'un montant de 20 millions d'euros. Ainsi, les sociétés bénéficiaires d'un programme de mise à niveau Meda, éligibles à un financement passent par le Fgar pour l'octroi de leur garantie. L'engagement global du Fgar (dotation et programme Meda) par rapport aux banques s'élève jusque-là, selon son directeur général, Abdenour Houaoui, à 3,4 milliards de DA. Plus de 1,5 milliard de DA est l'enveloppe de garantie Fgar et 1,8 milliard de DA de garantie Fgar adossé au fonds Meda. “Si le seuil d'engagement du GFgar atteint les 80 %, la DG fera appel aux pouvoirs publics pour une dotation supplémentaire”, rassurera M. Houaoui qui promet de revoir à la hausse le niveau d'engagement de garantie du Fgar de 25 millions de DA à plus. Quarante-huit entreprises ont bénéficié du fonds Meda euro développement pour les PME (EDPME) dédié à leur mise à niveau. L'engagement dans ce cadre a dépassé les 1,8 milliard de DA. Ce fonds est donc mis à la disposition de l'Algérie. Il est géré par le GFgar pour le compte du ministère de la PME/PMI. Toutes les entreprises inscrites au programme de mise à niveau doivent au préalable subir une étude et une expertise qui aboutiront à un financement. Pour cela, l'EDPME (organe représentant de l'Union européenne) envoie les dossiers des PME au Fgar avec des avis d'éligibilité. Les dossiers sont de ce fait traités au même titre que ceux de la garantie Fgar. Toutefois, le niveau de garantie Meda est supérieur à celle du Fgar et peut atteindre 150 millions de DA lorsque le projet représente un intérêt de dimension régionale. Hormis les sociétés activant dans le commerce pur à l'image des importateurs, toutes les entreprises qui peuvent apporter un nouveau savoir-faire et celles qui réalisent des opérations de substitution aux importations, les exportateurs ainsi que les PME créatrices d'emplois sont, faut-il le préciser éligibles au Fgar. À l'avenir, la DG compte revoir sa stratégie pour une meilleure adaptation du Fgar à la réalité socioéconomique du pays. C'est d'adapter, en d'autres termes, le dispositif du fonds aux besoins des promoteurs à ceux du montage financier des banques. Badreddine K.