Pour le secrétaire général du FLN, “il n'y a pas annulation de la révision constitutionnelle mais bien un report”. Abdelaziz Belkhadem s'est exprimé hier en tant que secrétaire général du FLN en marge de la cérémonie qu'il a organisée à l'occasion de la fête de l'Aïd, sur les questions brûlantes de l'actualité nationale. Interrogé à ce propos sur le bilan de la mise en œuvre des textes d'application de la loi sur la réconciliation nationale, Belkhadem a expliqué qu'“il y a des résultats chaque jour de cette loi qui n'est pas limitée par un délai”. “Ce n'est pas une comptabilité qu'on arrête le 30 août”, note-t-il en précisant que la réconciliation nationale est un comportement, une attitude de tous les jours. Sera-t-il question d'une prorogation des délais de la réconciliation nationale ? “Mais le président de la République l'a bien dit !” répond-il sur un air d'étonnement. Relancé sur la question, il commencera par une interrogation : “Mais vous avez bien écouté les discours du Président ?” Avant de répondre que “le chef de l'Etat l'a déclaré trois fois en disant que les portes de la réconciliation nationale restent ouvertes !” “La révision de la Constitution en 2007 si Dieu le veut” “Il n'y a pas annulation de la révision constitutionnelle mais bien un report comme j'ai eu à le dire en novembre dernier”, indiquera Abdelaziz Belkhadem à la question de savoir si le projet de révision de la loi fondamentale a été abandonné. “Nous n'avons jamais été démentis sur quelque chose qu'on a déjà dit, c'est pour cela que je peux vous dire que le référendum sur la révision de la Constitution aura lieu si Dieu le veut durant 2007”, lancera le patron de la formation majoritaire. Quel contenu pour la nouvelle Constitution ? Il relèvera à ce propos : “Je peux vous dire que les choses ont mûri pour aller au référendum sur la révision de la Constitution et lorsque le Président décidera du contenu et de la date de la révision de la Constitution, nous étudierons la question.” Quoi qu'il en soit Belkhadem réitère l'option de son parti pour un régime présidentiel “avec des prérogatives bien claires !” “Nous soutenons les critiques du Président” Interrogé à propos des récentes critiques du président de la République lors des rencontres au Palais des nations sur la mauvaise gestion gouvernementale, sur les binationaux et les blocages de l'administration, le patron de la formation majoritaire n'a pas tergiversé pour répondre : “Nous sommes nourris de la même culture que celle du chef de l'Etat et nous sommes d'accord avec lui lorsqu'il met à l'index ceux qui ont bloqué le pays qu'il s'agisse de l'administration ou des cadres.” Expliquant qu'il ne reste pas indifférent aux critiques du Président, Belkhadem précisera que “nous l'aidons (Bouteflika) à lever les entraves et à laisser les compétences émerger”. Plus précis, le leader du FLN indiquera que “nous confortons cette démarche par la mobilisation au niveau de la vie publique et d'un travail au niveau de la base en accentuant la fonction de contrôle”. La révision de la loi électorale n'est pas encore à l'ordre du jour, dira le patron du FLN, lorsqu'il a été interrogé à propos de sa programmation. Son argument à ce propos est qu'il ne s'agit pas d'une chose aisée. Sur la question du découpage administratif, Belkhadem expliquera qu'en tant que chef de parti, il souhaite ce découpage durant 2007. Ce découpage ne concernera pas “une reconsidération des communes mais plutôt une promotion pour certaines daïras en wilayas déléguées”. Le sort de certains présidents de communes innocentés par la justice et qui se sont vus écartés de leur poste a également été abordé par le patron du FLN. Ce dernier a expliqué avoir saisi le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en personne à ce sujet : “Ils réintégreront leur poste au nom de la loi !” a-t-il annoncé. Sénatoriales Evaluant les dernières sénatoriales, Belkhadem insiste sur le fait que le “FLN a raflé la majorité” tout en se disant “étonné” des lectures de certains qui n'ont pas reconnu la victoire de son parti : “S'ils ne savent pas compter, on va le leur faire apprendre : 29 sièges sur 48, cela fait 2/3 et cela ne constitue pas seulement la majorité mais bien un tsunami”, martèle-t-il. À ce propos et même si les deux femmes FLN promues candidates officielles de sa formation au Sénat n'ont pas été élues, cela n'a pas empêché Belkhadem de les considérer comme motif de fierté au parti. “Ce n'est ni facile ni évident pour que la candidate FLN de Tizi Ouzou ait 144 voix, ce n'est pas non plus évident que la candidate de Ghardaïa soit élue en deuxième position alors qu'il y avait six prétendants au poste !” relève-t-il. Pour lui, des cas d'indiscipline ont empêché le FLN d'avoir plus de 29 sièges au Sénat. Tout en expliquant à ce propos que “dans certaines wilayas, on n'a pas retrouvé les voix de nos élus dans les urnes et des élus du parti ont parfois voté pour d'autres candidats à l'exemple de ce qui s'est passé à Ghardaïa contre notre candidate officielle, aussi avons-nous des données sur des gens qui ont acheté des voix”. Belkhadem martèlera que “nous devons mettre un terme à ce type de corruption politique, car il n'y a pas de marchandage politique au FLN”. À ce propos et tout en évoquant les sanctions à l'encontre des 22 élus dissidents du parti, l'intervenant évoquera le cas des trois sénateurs du parti élus au titre d'indépendants. Tout en leur reconnaissant l'appartenance au FLN, Belkhadem indiquera que “tous sénateurs qu'ils sont, ils doivent répondre de leur indiscipline ! La loi s'applique à tout le monde”, affirme-t-il. Cette même discipline sera de mise lors de l'élaboration des prochaines listes électorales pour les législatives : “Les législatives font l'objet de discussion, a-t-il dit, et il y a énormément de gens qui veulent se présenter comme candidats ! Il est impératif d'établir des critères pour le choix des candidats et les cas d'indiscipline seront sanctionnés.” Présidence du Conseil de la nation Interrogé dans la foulée sur la possibilité pour un militant du FLN d'occuper le poste de président du Sénat en remplacement de Abdelkader Bensalah, Belkhadem indiquera que “cela nous importe peu que Bensalah reste à la tête du Sénat ou non ! Ce qui nous importe est que le FLN soit majoritaire au gouvernement, à l'APN, au Sénat et dans les Assemblées locales élues”. Très optimiste et rassurant quant à l'avenir politique de son parti, Abdelaziz Belkhadem dira à propos du renversement actuel de la tendance en faveur de sa formation et au détriment du RND que “le FLN a repris ses droits dans sa maison qui est l'Algérie”. NADIA MELLAL