La capitale algérienne abritera les 9 et 10 janvier prochains une conférence régionale sur “la contribution de l'énergie nucléaire à la paix et au développement durable en Afrique”, qui se tiendra à l'hôtel El-Aurassi. Cette manifestation, la première du genre, survient une semaine après les déclarations faites par Rezki Remki, directeur de la coopération au Commissariat à l'énergie atomique (Comena), relatives à la volonté “d'aller vers une plus grande utilisation de l'énergie nucléaire destinée à des usages civils”. S'exprimant sur les ondes de la radio Chaîne III, M. Remki avait également laissé entendre que son organisme était prêt pour l'utilisation du nucléaire, dans le cadre de la réalisation du programme de production d'eau dessalée, qui a été lancé par l'Algerian Energy Company (AEC) sur le littoral algérien. L'Algérie, pour rappel, dispose actuellement de deux réacteurs Nour et Es-Salem, implantés respectivement à Draria, dans la périphérie d'Alger, et à Aïn Ousséra, au sud de la capitale. Le premier, construit en partenariat avec l'Argentine au milieu de années 1980, est d'une capacité de 1 mégawatt et le second d'une puissance de 15 MW, a été construit en partenariat avec la Chine au début des années 1990. L'Algérie est membre, depuis 1963, de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA), avec laquelle elle a développé une coopération à partir des années 80, c'est-à-dire après la création du Haut-Commissariat aux énergies nouvelles. Concrètement, l'AIEA a financé l'acquisition d'équipements, ainsi que la formation de chercheurs et techniciens algériens, dans le domaine du nucléaire. L'agence a, en outre, signé avec notre pays deux accords de garantie pour les réacteurs de Draria et de Aïn Ousséra, deux autres conventions sur la notification d'accident et l'assistance technique en cas d'accident, et une convention sur la sûreté nucléaire. L'Algérie a, par ailleurs, sollicité l'AIEA dans le domaine de la sûreté nucléaire et de l'évaluation radiologique des sites d'essais nucléaires français sur le sol algérien, selon le Comena. Après la signature, en janvier 1995, du traité de non-prolifération nucléaire, et sa ratification l'année suivante, la création, en décembre 1996, du Comena, la ratification, en décembre 1997, du traité de Pelindaba visant la constitution d'une zone d'exclusion des armes nucléaires en Afrique, et la signature prochaine du protocole additionnel aux accords de garantie, l'Algérie ne peut rester en marge d'une tendance devenue mondiale et se prépare donc à relancer son nucléaire. En février dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a d'ailleurs confirmé l'option d'“utilisation pacifique de l'énergie nucléaire”, en réitérant le choix stratégique de notre pays de s'engager dans l'usage du nucléaire pour le développement des secteurs économique et social. H. Ameyar