Placée sous le haut patronage du président de la République, une conférence régionale sur la contribution de l'énergie nucléaire à la paix et au développement durable en Afrique, consacrée notamment à la promotion de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, s'ouvre aujourd'hui à Alger. Organisée en coopération avec l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA), cette rencontre connaîtra une très forte participation ministérielle et scientifique africaine. Près de 45 délégations africaines de haut niveau seront présentes. Outre les représentants de la commission de l'Union africaine, des agences africaines et de la Ligue arabe. On notera également la présence de la délégation de l'AIEA qui sera conduite par le directeur général de l'agence, Mohamed El-Baradeï, prix Nobel de la paix en 2005. L'Afrique, continent totalement dénucléarisé après la destruction de la seule arme nucléaire du continent en Afrique du Sud, s'est résolument engagée vers, non seulement la non-prolifération, mais plus encore vers le désarmement nucléaire. Elle compte donc faire valoir son droit d'accéder aux bienfaits de l'énergie atomique sans contraintes et sans obstacles indus, dans les limites du système international et des accords conclus tel que le traité de non-prolifération nucléaire (TNP). C'est d'ailleurs à cet effet que la conférence d'Alger, qui se tient sous le signe de la "contribution à la paix et au développement durable", a pour objectif de faire prendre conscience aux pays du continent de l'utilité du nucléaire. Il s'agira aussi, à travers ce rendez-vous qui aura à se pencher sur un projet de résolutions relatif au nucléaire, qui sera soumis à la fin du mois, en Ethiopie, au sommet des chefs d'Etat de l'UA, de réitérer l'engagement de l'Afrique en faveur d'un usage pacifique du nucléaire. Le secrétaire général du MAE, M. Ramtane Lamamra, qui animait un point de presse sur le sujet, a précisé, en ce sens, que le continent africain reste fidèle à l'idéal de l'AIEA et adhère pleinement au principe de non-prolifération des armes nucléaires pour lequel il a souscrit dès 1964. Il a souligné, par ailleurs, que l'Algérie, en organisant cette rencontre, "veut être partie prenante à la diplomatie scientifique mondiale". Même si peu de pays africains ont un potentiel en la matière à l'image de l'Afrique du Sud, de l'Algérie, de l'Egypte et dans une moindre mesure du Nigeria et du Maroc, trente-trois Etats font partie du programme de coopération régionale. Un programme qui, de par son importance, trouve écho chez l'AIEA qui l'encourage par l'octroi d'aides financières, en expertise et en formation (25 millions de dollars en 2005 et 5 millions de dollars pour l'AFRA). La conférence régionale, première rencontre politique et scientifique de ce genre à se tenir en Afrique, abritera trois ateliers consacrés au système de régulation; sûreté, sécurité et promotion de la paix et du développement, les applications non énergétiques, et l'utilisation énergétique notamment l'électronucléaire. Par ailleurs, le Commissariat à l'énergie atomique organisera dans ce cadre, une exposition où les participants pourront découvrir les vertus de l'énergie nucléaire dans les domaines relevant du développement durable (médecine nucléaire, industrie, agriculture, hydrologie etc).