Rendez-vous n La conférence continentale sur l'énergie nucléaire et son usage pacifique s'ouvre demain à Alger. A l'heure où le dossier du nucléaire iranien fait rage, l'Afrique, totalement dénucléarisée depuis l'anéantissement de l'arsenal atomique sud-africain du temps de l'apartheid, tient plutôt un langage pacifique. «C'est peut-être une coïncidence, mais notre conférence régionale n'a rien à voir avec ce qui se passe en Iran ou en Irak», précisent des sources diplomatiques, avant le début de la conférence africaine au sujet de «la contribution de l'énergie nucléaire à la promotion de la paix et du développement» devant se dérouler à Alger, à l'hôtel El-Aurassi, avec la participation de 45 pays «tous usant du droit élémentaire à l'usage du nucléaire à des fins pacifiques». Etalés sur deux jours, les travaux, dont les recommandations seront soumises au prochain sommet africain d'Addis-Abeba, fin janvier, seront répartis en trois ateliers : le premier a trait à la sécurité, à la sûreté ainsi qu'à la promotion de la paix et au développement durable. Le deuxième concerne les applications non énergétiques alors que le troisième, et dernier atelier, débattra des applications énergétiques avec comme premier socle l'utilisation de l'énergie dite électronucléaire. Outre les délégations du continent, cette conférence, dont le coup d'envoi sera donné par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, verra la participation des agences scientifiques africaines, des émissaires de la Ligue arabe, des commissions de l'Union africaine et un certain Mohamed El-Baradeï, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). Pour l'Algérie, longtemps accusée par des cassandres effarouchées de vouloir intégrer le cercle des puissances nucléaires, ce rendez-vous est une aubaine pour mettre en évidence les avancées notables enregistrées dans l'apprivoisement du nucléaire au service du civil. On annonce d'ailleurs la couleur avec l'implication de cette énergie, dès 2008, dans les programmes de dessalement de l'eau de mer mais aussi dans la production de l'électricité. Sur ce plan précis, il est utile d'ailleurs de rappeler que l'Algérie a tenu en 2006 des ateliers d'études et de réflexion à Alger et ce, en étroite collaboration avec l'Aiea, un organisme avec lequel un programme de planification énergétique de deux années sera opérationnel incessamment. Pêle-mêle, on y trouve, outre le dessalement de l'eau de mer et la production de l'électricité, des recherches poussées dans le domaine de la santé, notamment pour le traitement des cancers, ainsi que des implications directes dans le domaine de l'agriculture et de la préservation du bétail. Un éventail de possibilités qui, à terme et avec une sécurité accrue dans l'usage non sans risque du nucléaire, permettront d'engranger des bénéfices fort consistants.