Le président vénézuélien, Hugo Chavez, renoue avec le socialisme séculaire. En faisant prêter serment à sa nouvelle équipe, il lui a intimé l'ordre de travailler à la construction de la voie vénézuélienne vers le socialisme. Au pouvoir depuis huit ans, Chavez, qui se prévaut de la ligne bolivarienne et qui est un proche de Fidel Castro, a été réélu pour un nouveau mandat de six ans, le 3 décembre dernier, avec 63 % des voix. À la veille de son investiture prévue aujourd'hui, le président vénézuélien a annoncé la nationalisation des secteurs de l'électricité et de la téléphonie affirmant aussi que la Banque centrale allait perdre son autonomie. Chavez a précisé qu'il déposerait un projet de loi pour que le Parlement lui confie le pouvoir de reprendre le contrôle de ces domaines. Il compte, d'une manière générale, réformer en profondeur la Constitution afin d'aller vers la création d'une “République socialiste du Venezuela” en remplacement de l'actuelle République bolivarienne du Venezuela. La nouvelle législation lui permettra aussi de mettre fin au contrôle de groupes étrangers sur plusieurs installations pétrolières de la Ceinture de l'Orénoque. La nouvelle Constitution devra lui permettre également de promulguer des décisions dans tous les domaines, politique, économique, social, de sécurité et de défense. Les partis favorables à ses ambitions dominent totalement le Parlement depuis le boycottage des législatives par l'opposition en 2005. Chavez a promis à ses électeurs des terres, des logements, la santé et l'éducation. Anti-impérialiste jusqu'à la caricature, le président du Venezuela est conforté par le fait que les Etats-Unis sont les premiers clients du pétrole de son pays. D. B.