Les 35 ressortissants marocains, qui ont réussi à franchir illégalement la frontière algérienne du Sud-Ouest au niveau de la région de Béchar, ont été placés avant- hier en détention préventive à la prison de Béchar. Ces jeunes Marocains, qui ont fui la misère et la pauvreté dans le pays du royaume de Mohammed VI, ont été interceptés par les éléments de la gendarmerie des gardes-frontières près du lieu-dit Boukaïs à 50 km au nord de la ville de Béchar. Ils ont été présentés au parquet de Béchar. Le magistrat instructeur a écroué ces ressortissants pour le chef d'inculpation d'immigration clandestine et d'entrée illégale sur le territoire algérien. Selon des sources concordantes, ces jeunes Marocains ont déclaré, lors de leur présentation devant la justice, qu'ils ont fui, tout simplement les poches de la misère et de la pauvreté qui sévissent au Maroc. Nos sources ajoutent que ces derniers n'ont pas trouvé d'autres solutions que de s'introduire illégalement sur le sol algérien pour s' y réfugier. “En Algérie, on a des chances de trouver du travail et de vivre dignement. Là-bas au Maroc, nous vivons dans la privation”, ont-ils témoigné. Ce sont des jeunes Marocains dont l'âge oscille entre 18 et 30 ans qui viennent d'une ville frontalière marocaine où ses habitants ne vivent que de l'élevage du bétail. “Nous avons opté pour l'Algérie parce que ce pays voisin est en pleine croissance d'autant que le président algérien a lancé plusieurs programmes de développement qui créeront de l'emploi”, ont-ils ajouté. Ces Marocains sont issus, selon nos sources, d'une région pastorale où le métier d'éleveur est exercé de père en fils. “Nous n'arrivons plus à subvenir à nos besoins là-bas, en raison de la sécheresse qui sévit dans cette région”. Cependant, il faut noter que les opérations menées par les éléments des GGF de Béchar ont sensiblement réduit le trafic du bétail puisque ces Marocains arrêtés vivaient illégalement de cette activité. “Aujourd'hui, avec la vigilance des GGF, les Marocains qui arrivent à joindre les deux bouts dans cette région pastorale se comptent sur les doigts d'une main et les autres pataugent dans la misère”. À rappeler qu'il y a deux années, pas moins de 52 personnes, issues d'une même famille répondant au nom de Maâdri de nationalité marocaine, ont franchi la frontière algérienne du Sud-Ouest pour fuir la pauvreté. Ces ressortissants étrangers ont été interceptés par les GGF au lieu-dit Oued Brahim dans la bande frontalière. Ces derniers ont carrément réclamé leur algérianité du fait que leurs ancêtres étaient de nationalité algérienne. Ces 52 personnes ont été prises en charge à l'époque par le Croissant-Rouge algérien qui leur a fourni des denrées alimentaires et des médicaments. RACHID ROUKBI