La famille Maâdri, composée de 52 personnes, de nationalité marocaine est actuellement en situation irrégulière à 4 km de Sfissifa, dans la wilaya de Naâma. Ces étrangers, poussés par la misère, et menacés par les maladies dans leur pays, sont depuis deux semaines dans un campement à quelques kilomètres de la frontière algéro-marocaine. Ils revendiquent leur algérianité en affirmant que leurs ancêtres étaient des Algériens. Durant ce séjour forcé, ces malheureux ont reçu aide et assistance du Croissant-Rouge algérien qui les a fournis en denrées alimentaires de première nécessité et en médicaments. Ces Marocains, qui ont franchi la frontière de notre pays pour éviter une mort lente, ont été interceptés par la Gendarmerie des gardes-frontières (GGF) au lieu dit Oued Brahim dans la bande frontalière. Ils ont été conduits vers Belahred aux environs de Sfissifa, daïra située à 40 km au sud-ouest de Aïn Sefra. Ce groupe de personnes, qui a trouvé refuge dans notre pays, est constitué de 15 femmes dont une enceinte, 10 hommes, dont un centenaire, et d'enfants, dont un nourrisson. Ils ont ramené avec eux 182 têtes de caprins, 10 moutons, des “kheïmas” et 34 baudets qui leur servaient de moyen de transport. Maintenant leur avenir est entre les mains de la justice qui tranchera leur sort dans les prochains jours. Il est à noter que ces Marocains sont des éleveurs de père en fils, mais leur activité n'arrive plus à les nourrir à cause de la sécheresse qui frappe les régions du sud du royaume chérifien. La cherté de l'aliment du bétail a réduit ces malheureux au chômage. Aujourd'hui, ceux qui se permettent de manger et de vivre décemment se comptent sur les doigts d'une seule main, les autres pataugent dans la misère. La malvie est à son paroxysme et a fini par atteindre la majorité écrasante des Marocains vivant dans les régions frontalières du royaume. En 1999, les relations entre les deux pays ont été considérablement détériorées après le carnage de Béni Ounif au cours duquel 31 voyageurs ont été assassinés par les terroristes. À cette époque, le président de la République en visite à Béchar lors de la campagne pour le référendum a accusé le Maroc de servir de base arrière aux terroristes algériens. R. R.