Le ministère de l'Intérieur a établi, mercredi dernier, un arrêté d'expulsion des 33 ressortissants marocains, dont 1 mineur, entrés illégalement, le 6 janvier, à partir des Ksour du Nord (45 km au nord de Béchar). Ils ont été acheminés vers 13h par autocar en direction de la frontière nord de Béchar. Pour rappel, c'est au cours d'une patrouille des gardes-frontières que les ressortissants marocains ont été interceptés. Entendus par les services de sécurité et mis en détention préventive pendant trois jours, ils ont été déférés, le 9 janvier, devant le tribunal de Béchar qui les a condamnés à deux mois de sursis. Mis en garde à vue dans les locaux de la Sûreté nationale, ils ont été correctement traités, nous a confirmé le chargé de la cellule de communication, en attendant que la DGSN statue sur leur cas. Les 33 citoyens marocains ont fait valoir devant les enquêteurs des mots d'ordre politique, revendiquant un statut de réfugié politique. Les mêmes revendications ont été réitérées au tribunal qui ne les a pas suivis, probablement en raison des motifs invoqués pour s'installer en Algérie et pour lesquels ils ont fui le sud du Maroc. Ils ont affirmé entre autres être l'objet de persécution, d'ostracisme, de marginalisation et vivaient dans des conditions exécrables. Selon eux, cet ostracisme délibéré dont ils se disent être victimes de la part des autorités marocaines s'expliquerait par le fait qu'ils sont originaires de Aïn Chaïr, village natal du général Oufkir qui avait fomenté un coup d'Etat raté contre le roi Hassan II en 1972.