Les maladies à transmission hydrique (MTH) à Oran trouvent leur terrain de prolifération dans les nouvelles cités et les quartiers périphériques en raison de la présence de foyers de contamination dus essentiellement à la consommation d'eau colportée. Des mesures destinées à réglementer le colportage d'eau vont être appliquées à l'ensemble des vendeurs d'eau potable au niveau de toute la wilaya. La mise en œuvre d'un programme de tests réguliers et l'identification des colporteurs, qui seront munis d'une carte dûment délivrée par les services compétents, atténueront un tant soit peu les accidents des MTH. Une opération de recensement des colporteurs et des puits permettra aux services de l'Algérienne des Eaux et de l'hydraulique de procéder à des examens réguliers des installations de stockage d'eau. Désormais, les personnes qui désirent pratiquer le colportage d'eau doivent nécessairement subir une enquête d'habilitation par les services de police. À l'issue de l'enquête de la police et des services compétents, le futur colporteur d'eau se verra remettre un badge officiel. “Il est temps que les partenaires conjuguent leurs efforts pour réduire les effets néfastes et anarchiques du colportage qui conduisent à minimiser les risques sur la santé publique, et ce en favorisant un cadre légal pour l'exercice de la vente du précieux liquide”, observe un responsable de l'hydraulique. Des actions prioritaires seront menées pour recenser les puits non conformes à la loi, car c'est le premier foyer de contamination. Des dizaines de citoyens sont constamment contaminés par la consommation de l'eau des puits. Il s'ensuit automatiquement des catastrophes naturelles et des maladies transmissibles, telles que le choléra, la fièvre typhoïde et les dysenteries. D'ores et déjà, un personnel qualifié et un laboratoire équipé assurent le contrôle de la qualité de l'eau des puits. Il a été mis à la disposition de cette équipe un laboratoire ambulant doté d'instruments de pointe ainsi que des équipements pour générer in situ l'information sur la qualité de l'eau distribuée ou vendue. Parmi les missions dévolues à cette équipe, la recherche et l'éradication des piquages d'eau illicites, considérés comme étant la principale cause de prolifération des MTH. “Nous comptabilisons quotidiennement 5 à 6 admissions dues à des maladies hydriques. Nous diagnostiquons des cas de choléra et de dysenterie qui proviennent de la consommation de l'eau des puits et, dans certains cas de figure, de l'eau de colportage”, affirme un médecin du service infectieux du CHU d'Oran. La cellule chargée du recensement des colporteurs et des puits est à pied d'œuvre pour le lancement de cette opération prévue en février prochain. Il s'agit de délimiter les périmètres géographiques du puisage d'eau et des puits servant à alimenter les vendeurs d'eau ainsi que de la recherche et de la localisation des sources potentielles de contamination. B. GHRISSI