Les Etats-Unis n'ont pas tué les trois principaux membres présumés d'Al-Qaïda en Somalie lors d'une attaque aérienne dans le sud du pays, mais une centaine de civils auraient fait, selon des témoins, les frais des raids américains et éthiopiens de ces derniers jours. Aucune source indépendante n'a cependant été en mesure de confirmer le bilan d'une centaine de civils tués. Le précédent chiffre donné par des habitants, mardi, était de 19 civils tués. L'Ethiopie et les Etats-Unis ont mené ces derniers jours des attaques aériennes dans le sud, où se cacheraient, selon Washington, des agents d'Al-Qaïda, après la débâcle éclair du 20 décembre au 1er janvier des islamistes somaliens, qui ont perdu les régions qu'ils contrôlaient depuis des mois. Aucun des trois principaux membres présumés d'Al-Qaïda en Somalie n'a été tué dans l'attaque américaine de lundi, a annoncé, jeudi à la presse, à Nairobi, un haut responsable américain sous couvert d'anonymat, ajoutant toutefois que “8 à 10” personnes qui seraient liées au réseau terroriste ont été tuées. Les Américains recherchent particulièrement le Comorien Fazul Abdullah Mohammed et le Kényan Saleh Ali Saleh Nabhan, impliqués, selon les Etats-Unis, dans les attentats de 1998 (224 morts) contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Ils traquent aussi Abu Talha al-Sudani, un Soudanais proche d'Oussama ben Laden et expert en explosifs. Ce haut responsable américain a affirmé que l'armée américaine avait conduit un seul raid aérien en Somalie, lundi, alors que le gouvernement somalien avait assuré que les Etats-Unis avaient bombardé, mercredi, le sud du pays. Le Pentagone avait reconnu mardi avoir mené un raid en Somalie, première action militaire dans ce pays admise officiellement depuis le cuisant échec de l'opération “Restore Hope” et le retrait américain en 1994.