Déception n De l'avis des opérateurs économiques nationaux, certains articles de l'accord sont en défaveur de l'Algérie. A l'initiative de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie et la Fondation Friedrich-Naumann, une rencontre-débat s'est tenue, hier, dimanche, au siège de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) à Alger, autour de l'accord d'association signé par notre pays avec l'Union européenne. Intervenant en premier, l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, Johannes Westerhoff, dira que cet accord «est d'un intérêt crucial pour les deux parties signataires, il est à même d'appuyer le développement économique, social et culturel de l'Algérie». Pour lui, «l'avenir de l'Algérie se trouve dans l'Europe et l'accord d'association est un outil pour construire et façonner cet avenir». Lui succédant, le président de la Commission nationale de suivi de la mise en œuvre de l'accord d'association, M. Hadjem, fera remarquer que l'objectif recherché à travers cet accord n'a pas trait seulement au commerce. «C'est un accord global qui vise, entre autres, le transfert des technologies et du savoir-faire», ajoutera-t-il non sans prendre le soin d'appeler toutes les parties concernées par cet accord, notamment les opérateurs économiques, à s'organiser. Pour sa part, Klaus Bünger, ex-ministre délégué à l'Economie en Allemagne indiquera que la situation économique de l'Algérie est nettement meilleure que celle de nombreux pays qui ont signé de tels accords avec l'Union européenne». Toutefois, «l'influence de l'Etat sur l'économie demeure encore très importante et la compétitivité ne s'est pas encore installée», regrettera-t-il. Et de souligner que l'Algérie doit encore faire des efforts pour «ouvrir davantage son marché». Présents à la rencontre, des opérateurs économiques nationaux n'ont pas manqué l'occasion de fustiger certains articles de l'accord qui, selon eux, sont en défaveur de l'Algérie. A leur avis, cet accord bloque les exportations hors hydrocarbures. «Il est plus que difficile de placer nos produits sur le marché européen», diront-ils avec beaucoup de dépit. Réagissant à ces critiques, Klaus Bünger affirmera que l'Union européenne doit cesser de faire dans le «protectionnisme». Dans le même ordre d'idées, le président du comité chargé du suivi de l'application de la zone de libre-échange, M. Chami, révélera, en marge de la rencontre, qu'une dizaine de requêtes ont été formulées par des entreprises algériennes à l'encontre de certaines dispositions de l'accord d'association.