Après une assez longue période de répit, le Cnes déterre la hache de guerre et compte relancer la protestation. La solidarité avec les enseignants, Kamel Aïssat et Mohand Arabi de l'université de Béjaïa, le problème de la commission des œuvres sociales et la situation au sein de l'université ont été les principaux points inscrits à l'ordre du jour de l'assemblée générale des enseignants de l'université affiliés au Cnes, tenue jeudi dernier. D'emblée, les membres de l'assemblée générale ont examiné le cas de leurs collègues de l'université de Béjaïa qui devaient comparaître, mardi dernier, devant le tribunal pour entrave à la liberté de travail. Selon une déclaration rendue publique, et dont une copie a été remise à notre bureau, les membres de l'assemblée générale déclarent leur entière et active solidarité avec Kamel Aïssat et Mohand Arabi en signalant que “ces collègues n'ont fait que défendre le libre exercice du droit de grève et la dignité de l'enseignant ainsi que de l'université et notre profession en général”. À ce sujet, le bureau du Cnes appelle toutes les autorités concernées, en particulier le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à intervenir et œuvrer pour que cessent toutes les poursuites judiciaires contre les enseignants et les délégués des universités de Béjaïa et de Constantine. Concernant le problème de la commission des œuvres sociales, l'assemblée générale s'interroge sur “les vraies raisons de la lenteur de la prétendue enquête diligentée par le recteur sur la gestion de la commission précédente, dont le mandat s'est terminé depuis plus d'une année” et se demande “si ce n'est pas un stratagème pour bloquer l'utilisation des fonds des œuvres sociales des enseignants”. Pour cela, les membres de l'assemblée générale ont décidé de mandater la section du Cnes pour qu'elle entame toutes les démarches nécessaires pour éclaircir la situation de la commission précédente et œuvrer en urgence à la préparation des élections de la nouvelle commission. Par ailleurs, les enseignants ont aussi soulevé le cas de la situation de l'université de Sidi Bel-Abbès en relevant “l'état de délabrement et de déliquescence avancés de l'institution” où il est devenu possible de nommer une enseignante au poste de maître de conférence sans soutenir ni thèse d'Etat ni habilitation universitaire. Ainsi, ils accusent en premier lieu “l'administration qui a saisi la période de repli du Cnes pour imposer son hégémonie et semer le désordre au sein de l'université”. Par la même occasion, les membres de l'assemblée générale dénoncent “l'absence de rigueur dans la gestion, devenue approximative, qui a fait que toute une partie des enseignants a été privée de la régularisation des arriérés de salaires du mois de juillet et de la prime de recherche de l'année 2006 qui n'a pas été payée à ce jour”. Dans le même contexte, le bureau du Cnes s'élève contre le copinage et l'allégeance dans les nominations des responsables où aucun critère n'est respecté, le non-respect des textes concernant l'élection des membres scientifiques au sein de la faculté de droit, l'opacité complète dans les recrutements des enseignants, la gestion de la question des logements, le viol systématique à tous les niveaux des lois et de la réglementation, l'utilisation irrationnelle des fonds des heures complémentaires et l'ingérence de l'administration dans les affaires internes du syndicat, lit-on dans la déclaration. L'assemblée générale a également signalé que “le conseil scientifique de l'université ne s'est jamais réuni depuis son installation et les dépenses au sein de certaines facultés ont été faites en dehors de toute délibération des conseils d'administration qui ne se réunissent plus”. B. AZIZ