“La coupe est pleine, elle commence à déborder.” La métaphore est de M. Mazouz, wali de Tizi Ouzou, qui ne s'est pas gêné à asséner ses vérités sur la gestion du secteur de la jeunesse et des sports. C'était dimanche dernier à l'occasion d'un conseil de wilaya consacré à cet effet. Au regard de la gestion catastrophique qui a caractérisé le dossier de la jeunesse et des sports, le premier magistrat de la wilaya a martelé que c'est là “un secteur que je ne peux assumer”. Pour étayer son propos, Hocine Mazouz a cité l'exemple du projet du nouveau stade qui est traversé par la voie ferrée, sans que les services concernés s'en rendent compte. Qualifiant le bilan de la DJS de plus que négatif, l'orateur n'a pas manqué de critiquer l'ensemble des responsables du secteur “qui ont pris en otage la jeunesse et privé la wilaya de tout un programme de développement”. “Les choses vont mal à la DJS, compte tenu de la légèreté avec laquelle est pris en charge ce secteur qui s'est inventé une conception propre à lui”, a estimé encore le wali qui refuse de voir dilapider les 1 200 milliards de centimes réservés au nouveau stade de Tizi Ouzou. Au passage, il a annoncé qu'une commission ministérielle sera bientôt à Tizi Ouzou pour passer à la loupe la gestion de ce secteur. Plusieurs anomalies ont été relevées dans le projet en question. Une autorisation de programme de 350 milliards de centimes est d'ores et déjà dégagée, elle couvrira les travaux de terrassement qui sont prévus pour le début de mars prochain, alors que le projet sera entamé, lui, au plus tard, en décembre de l'année en cours. Le directeur de la jeunesse et des sports, lors de la présentation de son rapport, a fait état de 45 opérations qui entrent dans le cadre du programme d'investissements pour une autorisation de programme de 4,83 milliards de dinars. Sept centres sportifs de proximité (CSP), inscrits à l'indicatif de la DJS, sont en souffrance. Dotés d'un budget de 21 milliards de centimes, ces CSP sont lancés en 2004 et ils sont destinés pour les communes de Tizi Ouzou, Beni Douala, Abi Youcef, Boghni, Iferhounene, Mizrana et Mekla. Même le choix de terrain est parfois problématique, au point de faire dire au wali qu'il s'agit de centres d'éloignement au lieu de centres de proximité. La réhabilitation des cinq salles polyvalentes traîne en longueur, malgré la consistance du budget dégagé à cet effet. L'opération de revêtement du stade du 1er Novembre de Tizi Ouzou sera lancée, elle, à la fin du championnat en cours, pour ne pas pénaliser la JSK. Une étude est également lancée pour la réhabilitation de l'éclairage du stade. Le début des travaux est théoriquement prévu pour juin prochain. Selon le DJS, l'implantation de la base nautique de Taksebt est devenue problématique depuis l'opposition de l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT). La base nautique sera donc transférée, soit à Tigzirt, soit à Azeffoun. Revenant à la charge, le wali n'a pas du tout apprécié que l'on examine uniquement la partie réalisation, alors la partie activités, importante à bien des égards, est tout simplement occultée dans l'exposé du DJS. Il est important de savoir si l'activité de la jeunesse couvre l'ensemble de la population, suggère-t-il, en précisant que c'est de cette façon qu'on saura si la jeunesse est soustraite à l'oisiveté ou pas et si vraiment on a réduit la délinquance. Yahia Arkat