Plusieurs membres très influents du parti républicain du président George W. Bush l'ont appelé, lundi, à revoir sa nouvelle stratégie en Irak, en exprimant leur désaccord avec le déploiement de 21 500 militaires supplémentaires annoncé le 10 janvier dernier. Aux termes d'un projet de résolution présenté notamment par John Warner, ex-président de la commission des Forces armées, et Susan Collins, ex-présidente de la commission de la sécurité intérieure, “le Sénat est en désaccord avec le "plan" (qui prévoit) d'augmenter nos forces (en Irak) de 21 500 hommes et appelle le président à envisager plutôt toutes les options et les alternatives pour atteindre les buts stratégiques poursuivis avec des effectifs inférieurs à ce qui est proposé”. Ce texte, qui n'appelle à aucun début de retrait dans l'immédiat, se veut une alternative à une proposition de résolution plus sévère encore présentée la semaine dernière par l'état-major démocrate, indiquant que le renforcement des effectifs déployés en Irak est “contraire à l'intérêt national” des Etats-Unis. Le texte démocrate, soutenu par deux autres sénateurs républicains, doit être examiné aujourd'hui par la commission des Affaires étrangères, au lendemain du discours sur l'état de l'Union du président Bush. M. Warner a précisé qu'il refuserait de le soutenir tant qu'il s'agirait catégoriquement d'exclure tout renforcement de l'engagement américain en Irak. Il s'est toutefois ouvertement rangé dans le camp en expansion des républicains que laisse sceptiques le nouveau plan Bush pour l'Irak, annoncé le 10 janvier. En présentant son texte, M. Warner a précisé qu'il n'avait “pas pour but de plafonner nos effectifs à leur niveau actuel, ou de fixer un calendrier de retrait, mais d'exprimer les inquiétudes véritables — je répète, véritables — d'un certain nombre de sénateurs des deux partis sur le plan” Bush. Le projet de résolution avance un certain nombre de propositions concrètes : concentration des forces américaines dans la province rebelle sunnite d'al Anbar et ouverture de discussions avec “certains pays” de la région pour développer un processus de paix et de réconciliation en Irak, fourniture de l'équipement nécessaire aux militaires irakiens... Il précise également que l'engagement américain en Irak ne doit être ni indéfini ni “inconditionnel”, mais qu'il doit refléter “une nouvelle stratégie qui dépendra désormais de la capacité du gouvernement irakien à respecter des objectifs devant être spécifiés par l'administration”. R. I./Agences