La nouvelle majorité démocrate au Congrès, stoppée dans son élan la semaine dernière pour désavouer la politique irakienne du président Bush, se donne une nouvelle chance cette semaine avec un débat à la Chambre des représentants.Une semaine après le blocage procédural d'un projet de résolution non contraignant qui aurait exprimé le “désaccord” du Sénat face au déploiement de 21 500 militaires supplémentaires en Irak, la Chambre des représentants, moins encombrée par les droits de l'opposition, prend la balle au bond. Les démocrates doivent présenter aujourd'hui le texte hautement symbolique qui sera ensuite débattu pendant trois jours. Il devrait être suffisamment concis pour remporter le maximum de voix démocrates et un certain nombre de voix républicaines, en affirmant, d'une part, le désaccord de la Chambre avec la nouvelle stratégie annoncée le 10 janvier et, d'autre part, le plein soutien des parlementaires aux militaires. “C'est un débat très sérieux”, a assuré jeudi le chef de la majorité Steny Hoyer, comme pour désamorcer les critiques sur l'absence de mesures contraignantes susceptibles de forcer l'administration à changer de politique. “Pendant quatre ans, le Congrès a été passif et donc complice de la politique conduite (...) Mais le Congrès a la responsabilité de fixer l'orientation globale de la politique (...) Et nous entendons assumer cette responsabilité”, a-t-il ajouté. L'état-major républicain fait tout pour minimiser l'enjeu de ce débat, parlant de “théâtre politique ne signifiant rien”. La Maison-Blanche, qui a déjà annoncé que le président ne tiendrait aucun compte d'un texte non contraignant, semble avoir renoncé à tenter d'influencer le débat comme elle l'avait fait au Sénat. “Il est indiqué de les laisser faire et d'aller au bout de leur travail. Dans un cas comme celui-ci, la Maison-Blanche n'est pas en position, ou n'a pas à être en position, de dicter aux gens” leur attitude, a déclaré jeudi le porte-parole présidentiel Tony Snow, jugeant “sain” que le débat soit ouvert.