L'amélioration du cadre macroéconomique, notamment grâce aux excédents extérieurs et budgétaires, a joué. L'assureur français Coface a décidé de maintenir pour cette année la notation de l'Algérie en A4. Elle a évalué la situation économique et sociale de l'Algérie, où elle s'est implantée en octobre dernier, en partenariat avec l'assureur-crédit algérien Cagex et l'a classée à cette échelle, qui correspond à “un assez bon risque”. Au cours du colloque-risque pays qui s'est ouvert hier à Paris, l'assureur français Coface, cité par l'APS, a prévu pour 2007 “une bonne orientation de l'économie” de l'Algérie qui “dispose pour ce faire de bonnes marges de manœuvre”. La Coface, dont l'assurance-crédit à l'exportation n'est qu'une de ses prestations, prévoit, en effet, “une croissance bien orientée” de l'Algérie. L'augmentation des capacités de production de pétrole et de gaz et les prix élevés des hydrocarbures génèrent, souligne l'assureur français, de solides excédents extérieurs et budgétaires. Cette manne pétrolière permet de financer un large programme de soutien à la croissance par les dépenses publiques et d'accélérer le désendettement extérieur, tout en accumulant des réserves en devises. Une telle situation a donné lieu aussi, poursuivent les appréciateurs, à un dynamisme du secteur non pétrolier qui devrait être soutenu par une accélération du programme d'investissements publics et la consommation des ménages à travers les augmentations des salaires de la Fonction publique et les dépenses accrues d'une classe moyenne émergeante. “Les autorités algériennes ont entrepris des réformes et disposent pour ce faire de bonnes marges de manœuvre, grâce à une stabilité politique et à une aisance financière sans précédent”, relèvera la Coface. Abordant l'attitude de l'Algérie envers l'investisseur étranger, l'organisme français précise : “La réglementation algérienne n'opère pas de discrimination entre les investissements nationaux et les investissements étrangers réalisés dans les activités de production de biens et de services, ainsi que les investissements réalisés dans le cadre de l'attribution de concessions et/ou de licence.” Pour lui, “les avantages fiscaux et douaniers sont les mêmes que pour les nationaux et les étrangers”, et la loi garantit le rapatriement des capitaux investis et de tous les revenus y afférents. D'une manière globale, “l'investissement productif est le bienvenu”, a fait valoir la Coface qui rappelle que la Banque d'Algérie a assoupli la réglementation concernant les transferts de dividendes, rapatriements de bénéfices et produits de cession d'actifs. La notation à court terme “rating” Coface est, faut-il l'expliquer, établie à l'aide d'une batterie d'indicateurs regroupés en 7 familles de risques dont chacune fait l'objet d'une note individuelle, notamment la stabilité politique, la vulnérabilité de la conjoncture, le risque de crise de liquidité en devises et le comportement de paiement des entreprises. D'autres majors de l'assurance ont de par le monde leur propre système d'évaluation du risque. Cependant, l'assureur français indique que l'économie nationale restera encore longtemps dépendante du secteur énergétique. “Il subsiste des freins à l'émergence d'un secteur privé causés par un système bancaire archaïque, un niveau de formation insuffisant et des carences de l'administration”, remarquera l'assureur qui pense que le processus des réformes entreprises en Algérie prendra du temps compte tenu de nombreux facteurs de blocage pouvant peser durablement sur leur aboutissement. À noter que les agences d'assurance-crédit de l'OCDE classent les pays par consensus. Le rating de la Coface s'inscrit dans cette évaluation globale. Ce classement référence peut constituer un signal pour les investisseurs et entrepreneurs étrangers en matière d'engagements de développement du commerce courant. Synthèse Badreddine K.