Le MSP a réuni, ce jeudi, les militants des structures de wilaya à la mutuelle de Zéralda. La rencontre nationale a été consacrée à l'évaluation des réalisations accomplies durant l'année 2006 et à l'élaboration d'une approche de son action future, en prévision des prochaines élections. Dans son allocution d'ouverture, le président du MSP a appelé les militants de sa formation à “intensifier leurs efforts en prévision des élections, notamment au niveau des élus de wilaya”. Non sans rappeler à ces derniers que le mouvement est présent aussi bien au pouvoir que dans l'opposition grâce à “l'adoption par le MSP d'un plan d'action efficace reposant sur les facteurs de modération et de participation politique”. Plus loin, Abou Djerra Soltani n'a pas caché son appréhension quant à une éventuelle “faible participation” des citoyens aux législatives, en raison du manque de confiance. D'où son appel aux autres partis politiques, leur demandant de sensibiliser la population sur l'importance du vote. Le chef de file du parti islamiste a, en outre, abordé les nouvelles mutations apparues sur la scène politique nationale, ainsi que l'apparition des dossiers liés à “la corruption et à la dilapidation des deniers publics”. L'occasion s'est alors présentée à Soltani pour critiquer cette fois “le laxisme des institutions législatives nationales”, en désignant nommément “les deux Chambres du Parlement” et en leur reprochant d'avoir “failli à leur rôle législatif et de contrôle”. Malgré ses attaques contre le Parlement qui, selon lui, “s'est dérobé à sa mission qui consiste en l'élaboration de législations pour le gouvernement”, l'intervenant a tenu à préserver les élus de son mouvement. D'après Soltani, “la politique” du Parlement vise à “étouffer” l'action des députés MSP “en leur refusant de débattre des questions relatives à la corruption”. Il a, par ailleurs, précisé que le Mouvement de la société pour la paix poursuivra l'œuvre de dénonciation des dossiers de la corruption, à travers une commission nouvellement installée, en laissant les détails pour la réunion des conseils consultatifs, programmée pour mercredi prochain. Comme on le voit, l'actuel ministre d'Etat sans portefeuille, qui a refusé de produire sa déclaration de patrimoine, continue de se servir de l'anticorruption. Ce qui fait dire à certains observateurs que le numéro un du MSP utilise le dossier de la corruption comme “une carte électorale”. Une démarche que Soltani a d'ailleurs rejetée à maintes reprises. La dernière sortie du président du MSP peut être interprétée comme une tentative de corriger le faux pas du 2 décembre 2006 et en même temps sauver la face du premier responsable politique. Celui-ci avait, en effet, signalé avoir en sa possession des “dossiers impliquant des personnalités du régime”, sans pour autant les remettre à la justice ni avancer aucune preuve, avant de revenir sur ses déclarations sous le prétexte qu'il n'était pas “un détective privé”. Profitant de la célébration de la Journée internationale contre la corruption, le chef de l'Etat avait alors mis fin à la polémique lancée par un des membres de l'Exécutif, également partie prenante de l'alliance présidentielle, en lançant une mise en garde à tous ceux qui, pour des ambitions électoralistes, portent atteinte à la réputation du pays. Faut-il conclure pour autant que le MSP, qui se trouve “dans les rangs officiels”, n'usera plus de l'anticorruption comme fonds de commerce ? H. Ameyar